«Il y a encore beaucoup de revendications auxquelles le ministre n’a pas répondu»: le président de la FNSEA appelle à la poursuite de la mobilisation

Son intervention était également très attendue! Deux heures après les annonces du Premier ministre, Gabriel Attal, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, appelle à maintenir la pression. «Les avis sont très partagés, nous venons de nous réunir avec les Jeunes Agriculteurs, nous avons décidé de poursuivre la mobilisation. Les annonces du premier ministre ne nous apportent pas totalement satisfaction, déclare le président du premier syndicat agricole tricolore sur le plateau du 20 heures de TF1. La poursuite de la détaxation du gasoil non routier et sa déduction immédiate sur les factures vont dans le bon sens. Mais il y a encore beaucoup de revendications auxquelles le ministre n’a pas répondu notamment sur le prix, les surtranspositions européennes en droit français, les retraites agricoles parmi les plus faibles ou sur la question de l’élevage. C’est un homme de dialogue, nous sommes prêts à le rencontrer dès samedi matin».

Même son de cloche au péage de Saint-Arnoult sur l’A10-A11 dans les Yvelines où 240 tracteurs ont bloqué ce vendredi jusqu’à tard dans la nuit la circulation dans les deux sens. «Sur le fond et sur la forme le compte n’y est pas, commente Christophe Hillairet, céréalier et apiculteur francilien, président de la chambre d’Agriculture d’Ile de France. Nous avions 120 mesures, beaucoup n’ont pas eu de réponse. Nous sommes prêts à converger vers Paris s’il le faut dès lundi. Certains agriculteurs venus de loin laisseront leur tracteur dans nos fermes».

Gabriel Attal a respecté sa parole, il a répondu sur nos trois mesures : le GNR, la MHE et l’eau. Je vais appeler à lever le barrage de l’A64

Jérôme Bayle

À Agen, les bonnets jaunes de la Coordination rurale (CR) sont allés à la rencontre du préfet pour exprimer une nouvelle fois leurs doléances. «Le fait que Gabriel Attal ait transféré certaines compétences au préfet, comme le pouvoir de police sur les agents de l’Office français de la biodiversité, est une bonne chose, confie Serge Bousquet-Cassagne président de la chambre d’Agriculture dans le Lot-et-Garonne. On va pouvoir avancer sur certains dossiers. Mais le compte est loin d’être atteint. On va poursuivre notre mobilisation». Au moment, où ce leader syndical s’exprime, des tracteurs déversent des déchets devant la préfecture d’Agen pour exprimer la colère paysanne teintée de désespoir. «C’est trop facile d’appeler nos adhérents à rentrer sur nos fermes alors que nous n’avons été que très partiellement entendus», complète Véronique Le Floch’, présidente et éleveuse bretonne de la CR, deuxième syndicat agricole derrière la FNSEA.

Finalement, le seul à être vraiment satisfait de ces annonces gouvernementales est Jérôme Bayle. L’éleveur par qui tout a commencé sur un point de blocage de l’autoroute A64 au sud-ouest de Toulouse à Carbonne, ce jeudi 18 janvier. «Gabriel Attal est venu en Occitanie, c’est très bien. Il a respecté sa parole, il a répondu sur nos trois mesures: le GNR, la maladie bovine MHE et l’eau. Je vais appeler à lever le barrage de l’A64, confirme-t-il au micro de BFMTV. Peut-être que les autres paysans Français ne sont pas contents et je comprendrais qu’ils maintiennent la pression, mais moi, je vais demander aux miens à ne pas poursuivre ce blocus». Cela devrait être effectif ce samedi midi. «Il a réussi à faire lever un barrage mais il en reste une centaine en France», lui rétorque Arnaud Rousseau.