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« La prévention à l’hôpital doit être l’affaire de toutes et tous, patients compris »

Alors que la prévention est souvent perçue comme un supplément par les soignants, le médecin Alexis Descatha et les directrices du CHU d’Angers, Cécile Jaglin-Grimonprez et Céline Schnebelen, prônent, dans une tribune au « Monde », un décloisonnement des professionnels de santé afin de redonner une dimension globale aux parcours de soins.

Publié le 29 janvier 2024 à 13h00, modifié le 29 janvier 2024 à 17h21 Temps de Lecture 3 min.

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Certaines cultures considèrent que le soin et la prévention sont des approches intriquées et indissociables. Des médecines traditionnelles associent le traitement des affections existantes au maintien d’un bien-être général équilibré par des mesures préventives. Dans notre culture française, ce n’est pas le cas, où les notions de soin et de prévention ont longtemps été disjointes, comme l’incarne la Constitution de 1946 garantissant la protection de la santé par l’accessibilité aux soins. Chez les médecins, il existe d’ailleurs une hiérarchie inconsciente et implicite entre celui qui soigne mais qui ne prévient pas et celui qui prévient mais qui ne prescrit pas.

Ce constat ne se limite pas aux médecins, mais aux lieux des soins en général. Jusqu’à présent, la prévention primaire s’exerçait dans des entités consacrées, comme les équipes de soins primaires, les centres de santé, les services de prévention et de santé au travail. Les centres hospitaliers publics et privés, conçus et financés pour offrir des soins nécessitant une technicité et une expertise pointues, se retrouvaient exclus de la prévention primaire. Ces établissements se sont positionnés sur des actions de prévention secondaire, dans le cas de diagnostics précoces, pour favoriser le retour à une vie aussi normale que possible après l’apparition d’une maladie. Et, depuis peu, une occasion d’agir s’est ouverte pour faire de nos hôpitaux des lieux où soin et prévention ne font plus qu’un, suivant en cela les pas de quelques avant-gardistes.

Compétences spécifiques

Certes, le manque de ressources subi chaque jour par nos services de soins, meurtris par l’absentéisme, symptomatique d’un système en souffrance, peut apparaître comme une limite. En effet, la prévention est perçue comme un supplément de travail dans un contexte où la réalisation même de la mission de soin est parfois mise à mal.

Pourtant, il existe un modèle qui permet de décloisonner les acteurs et de redonner une dimension globale aux parcours de santé. La démarche développée outre-Manche, fondée sur le principe selon lequel chaque contact avec un professionnel de santé est une occasion de créer un temps de prévention (Making Every Contact Count), illustre cette ambition. Sur la base d’acquisition de compétences spécifiques, chaque professionnel de santé est un acteur qui repère, oriente et – le cas échéant – intervient en fonction des facteurs de risque identifiés. Par ailleurs, ce même modèle pourrait être décliné pour améliorer l’état de santé des soignants, un objectif actuellement porté par le gouvernement. En effet, les professionnels de santé peuvent se retrouver à la fois acteurs et sujets de prévention, notamment sur des questions d’habitudes de vie (activité physique, sommeil, alimentation, addiction, etc.), et devenir ainsi des ambassadeurs auprès de leur entourage.

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