Menu
Libération
Billet

La folle histoire de l’agriculture, par Serge July

Article réservé aux abonnés
Les agriculteurs en colèredossier
Derrière la colère actuelle, il y a surtout la dérive de l’agriculture française, dominée par les avides géants de l’agroalimentaire, qui conduit à la disparition du modèle d’exploitation familiale et à la réduction du nombre de paysans.
par Serge July
publié le 29 janvier 2024 à 20h02

Pour ne rater aucun billet de Serge July, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques

La campagne française, c’est cent mille histoires. On disait autrefois qu’elle était le creuset de tout un système de valeurs fondamentales, avec en guise de refrain «la terre ne ment pas». Une phrase lancée à la radio, le 25 juin 1940, le jour de l’armistice avec l’Allemagne nazie, par le maréchal Pétain lisant un discours écrit par Emmanuel Berl, pour justifier la honte. Ce temps est heureusement révolu. Et la terre ment affreusement.

Le succès de l’agroalimentaire

Il y a une agriculture qui pleure et une agriculture qui rit avec les géants de l’agroalimentaire au sommet de l’agriculture hexagonale. L’agroalimentaire transforme 70% de la production agricole française. Donc 30% seulement y échappe.

L’agroalimentaire est devenu la première industrie de France, toutes industries confondues. Elle emploie 643 760 salariés (selon l’Insee en 2021), qui ne sont pas des agriculteurs. Au mieux ils viennent de la campagne, mais ils n’ont plus de tracteurs, ils ne sont pas obligés de traire des vaches deux fois par jour. Ils travaillent en usines à fabriquer des produits de toutes sortes. 643 760, c’est un chiffre qui se compare au nombre d’agriculteurs français actuels : 496 000 (selon le recensement agricole d

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique