Le dispositif Deux Heures de sport au collège n'a pas encore atteint sa cible

La première évaluation du dispositif Deux Heures hebdomadaires de sport au collège, expérimenté depuis fin 2022, n'a pas atteint les jeunes les plus éloignés de la pratique sportive, qui constituent sa cible prioritaire. Pour les participants, en revanche, des effets bénéfiques sont bien au rendez-vous.

Des effets positifs mais un dispositif qui attire peu les non-sportifs, tels sont les premiers enseignements de l'expérimentation "Deux Heures hebdomadaires de sport au collège" (2HSC), lancée en novembre 2022 dans 167 collèges volontaires.

Dans le premier rapport d'évaluation consacré au 2HSC, publié le 29 janvier, l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) rappelle que ce dispositif permet à des collégiens volontaires de faire deux heures de sport supplémentaires par semaine en complément de l'éducation physique et sportive (EPS) et ambitionne de lutter contre l'inactivité, de prévenir le décrochage sportif et de promouvoir le bien-être physique.

Neuf volontaires sur dix déjà sportifs

Au chapitre des satisfactions, on note que les collèges, particulièrement ceux appartenant au réseau de l'éducation prioritaire (REP), "ont saisi cette opportunité et ont bénéficié d'une large autonomie dans la définition du programme en fonction des opportunités et contraintes locales". Autrement dit, ils ont pu choisir les disciplines sportives et les horaires de pratique, les intervenants et les modalités de communication, mais aussi les collégiens participants.

Ce dispositif visait en effet en priorité les élèves habituellement les moins enclins à la pratique sportive (filles, élèves en situation de handicap, etc.). Et parmi les obstacles auxquels sa mise en place s'est heurtée, le rapport relève justement celui de l'identification de ces élèves éloignés de la pratique sportive. Résultat : neuf volontaires sur dix sont déjà impliqués dans des activités sportives en dehors de l'EPS, dont plus de la moitié sont inscrits dans un club. Autre point négatif : un tiers des non-sportifs inscrits ont quitté le dispositif, une part qui s'élève à 38% chez les filles.

En quête d'une "atmosphère bienveillante"

Parmi les griefs relevés par le rapport, "certains collégiens peu sportifs ont vraisemblablement eu des difficultés à percevoir que le dispositif leur était destiné". De plus, "la présence d'élèves déjà très sportifs a pu les dissuader de participer". En outre, "les activités proposées ne se sont parfois pas assez distinguées des modalités traditionnelles pour susciter l'intérêt des collégiens peu sportifs", ces derniers "étant en quête d'une atmosphère particulièrement bienveillante et encourageante".

En ce qui concerne les effets positifs de ce supplément de sport au collège, le rapport indique que "les réponses doivent être traitées avec précaution" pour des raisons méthodologiques. Ceci étant dit, si 61% des collégiens déclarent que leur participation au programme ne semble pas avoir d'effets sur leurs résultats scolaires, ils sont 72% à déclarer une amélioration de leur santé, 70% une amélioration de leur condition physique et 66% une amélioration de leur confiance en eux. Par ailleurs, le brassage entre les classes et la mixité d'âge semblent avoir renforcé la cohésion entre les participants de différentes classes.

In fine, si 17% des collégiens inscrits entre novembre et décembre 2022 ont mis fin à leur participation avant la fin de l'année scolaire, 93% de ceux qui ont continué déclarent leur volonté de renouveler leur participation pour l'année suivante. Le 2HSC a été étendu à plus de 700 collèges volontaires à la rentrée scolaire 2023-2024.