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Discours de Gabriel Attal : le SNU généralisé en 2026

Pierre angulaire du «réarmement civique» macronien, le Service national universel figure en bonne place dans le discours de politique générale du Premier ministre, ce mardi 30 janvier, qui y voit de quoi «renforcer l’unité républicaine de notre jeunesse», annonçant un calendrier de mise en œuvre.
par Sylvain Mouillard
publié le 30 janvier 2024 à 18h27

Dans le projet de «réarmement civique» décliné à toutes les sauces par Emmanuel Macron depuis quelques semaines, la généralisation du service national universel (SNU) figurait logiquement en pole position. Gabriel Attal n’a donc pas surpris en annonçant, ce mardi 30 janvier, le lancement de «travaux» en vue d’une application du dispositif «à la rentrée 2026». Promesse de la première campagne de Macron en 2017, le SNU a été lancé deux ans plus tard par le même Gabriel Attal, alors secrétaire d’Etat à la Jeunesse. L’objectif était déjà de le rendre à terme obligatoire pour toute une classe d’âge, soit 800 000 élèves par an. Jusqu’à aujourd’hui, il demeure facultatif, et comporte un «séjour de cohésion» et une «mission d’intérêt général».

D’abord cantonné au temps des vacances scolaires, le SNU doit être intégré à partir de mars prochain au temps scolaire, avec un stage de douze jours pour les élèves en classe de seconde qui seraient volontaires. Le 16 janvier, Emmanuel Macron avait évoqué une «généralisation» de ce dispositif, sans préciser le calendrier. C’est désormais chose faite. «Notre réarmement civique, c’est renforcer l’unité républicaine de notre jeunesse. C’est permettre à tous les jeunes de France de faire nation. C’est le rôle même du service national universel», a justifié le Premier ministre.

La mesure risque fort de se heurter à de vives résistances. Faible attrait de la jeunesse, manque de locaux, manque d’encadrants et dérapages en série… Ces dernières années, de nombreux stages ont été marqués par des affaires de harcèlement, punitions physiques, brimades. Qu’importe pour le gouvernement, qui compte en faire un marqueur politique, à l’image de sa volonté de rendre l’uniforme obligatoire en classe, comme l’a de nouveau martelé Gabriel Attal. «Cette vision de la jeunesse, considérée comme dangereuse en puissance, est désastreuse», tempête Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat des enseignants du secondaire. Elle dénonce une «lubie présidentielle coûteuse, près de 2 milliards d’euros par an, une somme dont l’Education nationale aurait bien besoin pour faciliter l’émancipation de la jeunesse, et non sa mise au pas».

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