Menu
Libération
Enquête

Atteintes à la laïcité, éducation sexuelle… La dérive réac de l’enseignement catholique privé

Article réservé aux abonnés
L'enseignement public-privé en débatdossier
Catéchèse assurée sur les heures de cours, censure de films, refus de faire intervenir le Planning familial… Alors que le lycée Stanislas à Paris a été épinglé par un rapport, les témoignages se multiplient des écarts à la loi dans l’enseignement sous contrat, dans l’indifférence des pouvoirs publics.
par Marie Piquemal et Elsa Maudet
publié le 29 janvier 2024 à 7h21

C’est un enseignant d’Auvergne en longue lutte pour ne plus se faire imposer la messe par la directrice de son bahut. Cette mère qui s’étonne de la semaine de cours supprimée pour un pèlerinage à Lourdes. Ce délégué syndical qui assure que, oui, dans le primaire, nombre de collègues animent la «pastorale» (catéchèse) parfois sur les heures payées par l’Education nationale… Tout en pensant que «c’est normal vu que c’est catho». «Les collègues confondent privé et religieux, s’offusque un professeur en fin de carrière. Alors que notre statut d’enseignant est très clair : nous sommes des agents publics portant les valeurs de la République. On est au service de l’Etat. Et pas des instances religieuses !» Il ne veut pas que son nom, ni même sa discipline ne soient mentionnés, de peur d’être identifié par sa direction. Mais depuis peu, il a un regain de niaque. «On en parle enfin, ça fait du bien.» La bourrasque déclenchée par la nouvelle ministre de l’Education, Amélie Oudéa-Castéra, a mis en lumière le fonctionnement du privé sous contrat, souvent sous les radars.

En France, 7 500 établissements scolaires sont sous contrat d’association avec l’Etat, 96 % d’entre eux sont catholiques. Certains dépendent du diocèse, d’autres d’une congrégat

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique