Le nombre de permis de construire (logements autorisés) a chuté de 23,7% en 2023 par rapport à 2022 avec 373.100 autorisations délivrées, selon le ministère de la Transition écologique. Soit près de 116.000 permis en moins, délivrés sur l’ensemble de l’année. Le nombre des mises en chantier (logements commencés) a reculé, lui, de 22% sur un an, a précisé le ministère, à 287.100 logements. Il faut dire que les délivrances de permis avaient atteint des niveaux records au cours de l’année 2022 du fait de dates butoirs réglementaires. Mais si l’on compare les autorisations pour 2023 aux niveaux d’avant Covid, entre mars 2019 et février 2020, elles sont également en forte baisse: -19%.

Un rayon d’espoir dans cette morosité: comme les permis, les mises en chantier se redressent en décembre (+22%) par rapport à novembre, avec 26.900 logements. Mais les ouvertures de chantiers sur l’ensemble de l’année 2023 restent très inférieures à celles de 2022, avec 287.100 logements, et très inférieures aussi à la période d’avant Covid (-24,6%). «Le marché retombe à proximité de ses plus bas historiques de 1992-1993 (275 000 unités)», avait averti en décembre la Fédération française du bâtiment (FFB), prévoyant une récession de 5% en 2024.

Le nombre de logements autorisés et commencés, cumulés sur 12 mois (en milliers de logements). Crédit Photo : Ministère de la Transition écologique

Ces mauvais chiffres sont à rapporter au record de délivrances atteint en 2022 suite à un afflux de demandes de permis fin 2021, avant l’entrée en vigueur d’une réglementation environnementale (RE2020) plus ambitieuse pour la construction neuve. Mais ils sont surtout le reflet d’une profonde crise de la construction neuve, comme de l’ensemble de la filière du logement. La raison? La chute de la demande liée à l’envolée des taux de crédit, du désintérêt des investisseurs institutionnels pour l’investissement locatif, mais aussi de la hausse des coûts de construction et des prix du foncier. «Pour que la France soit plus forte et plus juste, il faut redonner une place au logement des Français, réclame Véronique Bédague, président du promoteur Nexity. Investir dans le logement, c’est remettre le pays en mouvement!»