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Grégoire Guillemin

Cette jeunesse qui rêve de devenir gardien de la paix

Par  (Tours, envoyé spécial)
Publié le 01 février 2024 à 06h30, modifié le 01 février 2024 à 18h15

Temps de Lecture 14 min. Read in English

Victor R., 27 ans, a tenté le baccalauréat deux fois, sans l’obtenir. « Je n’ai jamais été très scolaire, explique le jeune homme, costume bleu, cravate, moustache fine. J’ai repris l’école et j’ai obtenu un diplôme d’accès aux études universitaires pour avoir une équivalence bac. » Avec une motivation précise : devenir gardien de la paix. « La police m’a toujours attiré pour le côté sécurité, être prêt à agir pour protéger les valeurs françaises, les valeurs républicaines », argumente-t-il, ce jour de la fin de décembre, au septième étage d’un immeuble anonyme de la banlieue parisienne, où se déroulent les oraux du concours de gardien de la paix.

Comme dans sept autres sites en France, le ministère de l’intérieur procède au recrutement de ses futurs fonctionnaires, âgés de 17 à 45 ans : plus de 7 000 agents au total en 2023, dont 4 200 gardiens de la paix, recrutés avec le niveau baccalauréat, par concours externe ou interne. Des fonctionnaires de catégorie B rémunérés de 2 100 euros net en début de parcours à 3 600 euros en fin de carrière. A Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et à Tours, Le Monde a suivi des épreuves orales en décembre et en janvier, comme la loi l’y autorise, sans que les candidats en soient informés afin de ne pas les perturber.

Devant Victor R., trois membres du jury : une commandante divisionnaire, un major en fin de carrière et une psychologue de la police. Le jeune homme a franchi les deux premières étapes de la sélection : des écrits (cas pratiques, questions à choix multiples de culture générale et d’anglais) et des épreuves sportives (endurance et parcours d’habileté). L’oral, qui dure vingt-cinq minutes, est censé permettre au jury de vérifier les motivations. « Nous évaluons les capacités à travailler en équipe, à raisonner, à apprendre l’agilité, la réactivité », énumère Carole Cornali, la commandante et présidente du jury. « Cela nous permet d’observer tout ce qui relève de l’anxiété et des capacités relationnelles », ajoute Hervé Brisson, major en banlieue parisienne depuis plus de trente ans. Devant eux, Victor R. clôt son passage par un engagement : « Je suis très motivé. Si ça ne passe pas cette fois-ci, je reviendrai dans six mois pour repasser le concours. »

Tout le monde ne déteste pas la police, même si ce slogan est volontiers repris dans les manifestations où défile une autre jeunesse, souvent plus diplômée, plus urbaine. Devant les jurys se présentent de jeunes hommes et de jeunes femmes attirés par la fonction publique et la promesse d’un métier avec du « sens ». Des enfants issus des classes populaires, pour beaucoup, titulaires du bac, parfois d’une licence, le plus souvent sans diplôme d’enseignement supérieur, malgré une ou deux années passées sur les bancs de l’université. Beaucoup ont déjà travaillé pour gagner leur vie.

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