Pour intégrer les grandes écoles, les élèves misent tout sur leur classe préparatoire. Louis-le-Grand, Sainte-Geneviève, Daniélou... Ces établissements d’excellence font rêver. Chaque année, les taux de réussite de leurs élèves aux concours sont parmi les meilleurs. Mais quelle stratégie adopter sur Parcoursup pour être admis dans l’une de ces filières ?

Savoir évaluer son potentiel

Si les plus grandes classes préparatoires aux grandes écoles de France, classées chaque année par Le Figaro Étudiant, attirent un très grand nombre de candidats chaque année, elles sont toutefois très sélectives. Ainsi, seuls les élèves les plus brillants pourront y accéder. Pour éviter les déceptions, il est donc important de connaître son niveau, pour savoir si l’on a une chance d’intégrer ces grandes prépas. «Il faut qu’un élève puisse évaluer son potentiel, ses capacités et compétences, mais aussi sa gestion du stress et des émotions. Il ne faut pas se censurer, mais être réaliste», explique Joël Bianco, proviseur du lycée parisien Louis-le-Grand.

Savoir s’auto-évaluer permet surtout de mieux progresser, note Denis Choimet, président de l'Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques (UPS) et enseignant au lycée du Parc à Lyon. «Mieux vaut être premier d'une prépa moins bonne plutôt qu'en queue d'une prépa excellente, au risque de rencontrer des difficultés et d’être déstabilisé», partage-t-il. Le taux d’accès renseigné pour chaque formation sur Parcoursup peut aussi être un bon indicateur pour mesurer la probabilité d’être admis.

Panacher ses vœux

Pour maximiser ses chances d’être accepté en prépa, il est également important de jouer la carte de la sécurité. Pour les très bons élèves qui estiment qu’ils seront forcément admis dans une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) sélective, il peut y avoir des déçus. Alors pour se prémunir, il vaut mieux panacher ses vœux. «On peut opter pour un ou deux vœux ambitieux, et choisir d'autres vœux plus sécuritaires», avance Joël Bianco. Un avis partagé par Louis Manaranche, directeur des classes préparatoires au lycée Stanislas, à Paris : «Il faut s’assurer une place en choisissant des prépas un peu moins bien classées», indique-t-il.

Choisir une classe prépa moins sélective ne veut pas dire choisir une classe prépa de moins bonne qualité. «Il existe une diversité de prépas. Pour toutes, le programme et le concours sont les mêmes. Ce qui diffère, c’est l’émulation», souligne Denis Choimet.

Une prépa proche de chez soi ou un internat

Là aussi, c'est un conseil à ne pas négliger : bien choisir son lieu d’études. C’est pourquoi, pour Alain Joyeux, président de l'association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC), trouver une prépa proche de chez soi peut-être une bonne solution. «La prépa est un changement important. Certains jeunes regrettent d’aller à Paris quand ils sont loin de chez eux et demandent à se rapprocher et à changer de CPGE en 2e année», explique l’enseignant. Pour ces étudiants de 17 et 18 ans, pouvoir rentrer chez soi rapidement le soir après les cours ou le week-end peut être bénéfique. «Avoir quelqu’un qui nous fait à manger, le linge, qui allège notre quotidien, permet de mieux se concentrer sur sa prépa.» Car le mental prend aussi beaucoup de place dans la vie des élèves. «Ce sont des athlètes pendant deux ans. Ils ont besoin d’une certaine hygiène de vie», confirme Joël Bianco.

Une autre solution s’offre aux jeunes pour leur permettre de travailler dans les meilleures conditions : l’internat. Dans un cadre de travail strict avec des horaires et des heures d’études, les élèves sont nourris, blanchis et logés. «L’internat ou le foyer favorisent le travail et permettent surtout aux jeunes de ne pas rester isolés», complète Louis Manaranche. Ensemble, les élèves révisent et se tirent vers le haut.

Pour maximiser ses chances d’être admis dans les prépas que l’on plébiscite, Alain Joyeux recommande de bien veiller à «formuler des sous vœux avec et sans internat». «Les places en internat sont moins nombreuses que les demandes. Ne choisir que des prépas avec internat réduit donc ses chances d’être admis», indique-t-il.

La phase complémentaire, une roue de secours

Pour ceux qui auraient été recalés lors de la procédure principale d’admission de Parcoursup, ou qui n’auraient pas trouvé chaussure à leur pied, la phase complémentaire peut être une bonne solution de repli. Daniélou, Stanislas, Janson-de-Sailly... Il n’est pas rare de voir ces grandes prépas proposer quelques rares dernières places lors de cette procédure d’admission qui s’étend jusqu’en septembre. L’occasion de retenter sa chance auprès de grandes prépas, à condition de ne pas avoir déjà candidaté auprès de celles-ci lors de la phase principale et d’avoir été recalé.

Pour autant, les enseignants sont unanimes : il n’est pas recommandé de ne compter que sur celle-ci. Il arrive d’ailleurs que certaines prépas sélectives préfèrent finalement ne recruter personne en procédure complémentaire, faute de recevoir des dossiers suffisamment bons.