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Nicole Belloubet, une nouvelle ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse nommée en pleine crise de l’école

L’ancienne garde des sceaux remplace Amélie Oudéa-Castéra dans un contexte difficile, avec une opposition marquée de la communauté enseignante aux réformes lancées par Gabriel Attal.

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Publié le 08 février 2024 à 20h50, modifié le 09 février 2024 à 10h29

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Nicole Belloubet et Amélie Oudéa-Castéra, lors de la passation au ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, à Paris, le 9 février 2024.

Quatre semaines après avoir été nommée à la tête de l’éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, fragilisée par des polémiques sans fin, quitte déjà la Rue de Grenelle. Nicole Belloubet devient la quatrième ministre de l’éducation nommée depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron, en mai 2022.

Un temps pressenti, François Bayrou a renoncé à entrer au gouvernement faute « d’accord profond sur la politique à suivre », notamment en matière d’éducation. L’agrégé de lettres pensait pouvoir « corriger » « une crise de confiance qui vient de loin », mais « de nombreuses discussions » lui ont fait conclure à « une différence d’approche sur la méthode à suivre qui paraît rédhibitoire », avait fait savoir le président du MoDem, dans la soirée du mercredi 7 février, à l’Agence France-Presse.

L’école a donc trouvé une nouvelle tête en la personne de Nicole Belloubet. L’ancienne garde des sceaux d’Emmanuel Macron entre 2017 et 2020 avait, ironie de l’histoire, succédé à François Bayrou, éphémère ministre de la justice en 2017. Issue du Parti socialiste, cette professeure des universités de 68 ans connaît les arcanes du ministère. Agrégée de droit, ancienne élue à la mairie de Toulouse et à la région Midi-Pyrénées, Nicole Belloubet a été rectrice de Limoges puis de Toulouse entre 1997 et 2005 – fonction dont elle avait démissionné pour protester contre les suppressions de postes dans son académie.

Une décision extrêmement rare, que la nouvelle ministre avait justifié dans un courrier aux cadres de l’académie où elle indiquait refuser de défaire – faute de moyens – des dispositifs qu’elle avait elle-même portés. Dans la foulée de sa nomination, l’ancien ministre de l’éducation Jack Lang (1992-1993 puis 2000-2002) a salué ce choix dans une déclaration transmise au Monde. « Nicole Belloubet a travaillé avec moi entre 2000 et 2002, et je l’ai nommée rectrice à Toulouse, où elle a effectué un excellent travail », insiste-t-il.

Réputée loyale à la Macronie

Avec cette nomination, les enseignants retrouvent un ministère qui leur est totalement consacré, alors qu’ils reprochaient à Amélie Oudéa-Castéra d’être une « ministre à mi-temps » cumulant le portefeuille de l’éducation avec les sports et les Jeux olympiques. « Il y a des reproches que l’on faisait à Amélie Oudéa-Castéra qu’on ne pourra pas faire à Nicole Belloubet, comme de méconnaître le milieu ou de vivre dans une autre sphère », souligne l’ancien recteur de Bordeaux et Versailles Alain Boissinot.

Mais le choix de Nicole Belloubet surprend le monde éducatif. « Nicole, franchement n’y va pas », implorait l’ancien recteur de Versailles Pierre-Yves Duwoye sur X, jeudi 8 février, prédisant à la nouvelle ministre qu’elle allait trahir ses « engagements si forts et si réfléchis sur l’éducation ». Un article en forme de plaidoyer pour la réforme du collège de François Hollande, publié par Nicole Belloubet en 2016 et disponible sur la plate-forme Cairn, a également circulé jeudi, alors que son nom était avancé pour le poste, révélant une ligne éloignée des directions prises par l’actuel gouvernement.

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