Le temps où les grandes écoles de commerce n'étaient accessibles qu'après une classe préparatoire est révolu. Aujourd'hui, les étudiants sont de plus en plus nombreux à entrer en formation de management après le bac, souvent par le biais d'un bachelor. Les 38 écoles de management délivrant un grade de master disposent d'au moins un de ses programmes, même HEC. Pour intégrer l'un d'eux, les bacheliers doivent passer par Parcoursup et passer un concours.

Des banques communes existent pour permettre aux candidats de tenter leur chance dans plusieurs écoles. C'est le cas par exemple du concours Ecricome Bachelor ou Sésame pour les BBA, bachelors of business administration, en 4 ans. Les autres écoles ont leur propre concours. Il y a quatre ans, d'autres banques existaient. Mais les conditions d'accès à ces formations ont évolué depuis la pandémie. «Avant, dans notre concours, nous avions des épreuves écrites. Nous les avons enlevées pendant le premier confinement pour recruter les étudiants sur dossier. Nous ne les avons jamais remises», explique Marc Gibiat, directeur des programmes d'Audencia.

Un changement également adopté par l’EM Normandie. «Il y a encore trois ans, nous passions par la banque Passerelle Bachelor. Celle-ci n’existe plus. Désormais, l’analyse du dossier académique, une épreuve orale d’anglais et un entretien de motivation nous permettent de recruter nos jeunes», indique Carine Guibbani, directrice concours et admissions de l’école normande.

Un système anglosaxon

D’autres établissements n’ont pas attendu les confinements liés au Covid-19 pour adopter ce système de recrutement. Depuis la création de son bachelor, en 2015, l'ESCP ne recrute que sur dossier. «Deux tiers de nos étudiants sont étrangers, alors nous avons adapté nos conditions d'admission. C'est plus simple d'étudier des dossiers avant de leur faire passer un entretien», affirme Marion Leparmentier, directrice des études Europe du bachelor. Les notes des trois dernières années, un CV, une lettre de motivation, une lettre de recommandation ainsi qu'une certification d'anglais (Toefl, Ielts ou Cambridge) sont demandés.

Les écoles françaises n’ont rien inventé. Depuis des décennies, les établissements anglosaxons utilisent cette procédure pour recruter leurs propres étudiants. Ainsi, en choisissant à leur tour d’analyser le dossier plutôt que d’enchaîner les épreuves écrites, l’ESCP peut attirer davantage d’étudiants internationaux. «Nous recrutons via nos 5 campus, à Paris, Londres, Madrid, Turin et Berlin. Ainsi, nous avons des étudiants de 100 nationalités différentes. Parmi eux, un tiers est français», affirme Francesco Rattalino, doyen chargé de l’académie à l’ESCP.

Attention à la sélectivité

Moins d’épreuves écrites, certes, mais les écoles de commerce soulignent que leurs bachelors n’en restent pas moins sélectifs. «Nous avons rendu la procédure d’admission un peu plus sélective en remontant les notes requises de sélection», assure Marion Leparmentier. Pour Audencia aussi, il n’est pas question de penser qu’accéder à leur programme est donné à tous. «Je ne suis pas sûre que notre nouveau concours ait permis de durcir ou assouplir l’entrée en bachelor, puisque ce qui nous importe depuis toujours, c’est la sélectivité. Il faut simplement se questionner sur la pertinence de conserver autant d’épreuves écrites», poursuit Marc Gibiat.

Si les concours n’ont aujourd’hui plus la même forme qu’avant, ils restent toutefois payants. En fonction des écoles, les tarifs évoluent entre 40 et 100 euros, en moyenne. À noter que les étudiants boursiers paient moins cher, entre 20 et 50 euros, environ. Les banques d’épreuves sont quant à elles plus coûteuses, permettant de candidater à plusieurs établissements d’un coup. Il faut par exemple compter 165 euros pour Ecricome Bachelor, incluant le test de connaissances en management Tage Postbac. Pour les boursiers, ce montant s’élève à 80 euros.