Des infirmières libérales rémunérées à un taux horaire, ayant champ libre pour faire, en plus des soins techniques, de l’éducation thérapeutique, du soutien relationnel, et travailler en équipe. C’est la petite révolution introduite par le dispositif Equilibres, testé pendant près de quatre ans par 180 professionnels (85 % de femmes) dans trois régions (l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et l’Occitanie), après avoir été autorisé par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale de 2018.
Fini la tarification à l’acte qui rémunère injections, pansements ou toilettes, selon une liste restrictive et des montants plus ou moins lucratifs. «Mesurer un taux de glycémie et faire des injections à un diabétique, ça prend cinq minutes et c’est le jackpot !» témoigne une infirmière libérale. A l’inverse, les toilettes, qui prennent du temps, sont mal payées, incitant les professionnels à refuser certaines interventions à domicile. Surtout, «les infirmières enchaînent les actes, manquent de temps pour les patients, s’épuisent et perdent le sens de leur métier», déplore Mathieu Nochelski, codirecteur de l’association Soignons humain, basée près de Lille, qui a imaginé le nouveau dispositif et porté la phase expérimentale. Cette dégradation des conditions de travail est au cœur des revendications des infirmiers libéraux,