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Ce que disent les noms des écoles, de Jules Ferry à Rosa Parks en passant par Jean Moulin

Le patronyme du père de l’école obligatoire est le plus donné, avec près de 100 000 élèves dans des écoles portant ce nom, selon une étude du conseil d’évaluation de l’école. Cette analyse de la toponymie des établissements scolaires révèle les valeurs mises en avant par le système éducatif ainsi que l’histoire et la sociologie des territoires.

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Publié le 13 février 2024 à 18h45, modifié le 14 février 2024 à 11h43

Temps de Lecture 3 min.

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La façade du lycée professionnel public Adrienne-Bolland, à Poissy (Yvelines), le 7 novembre 2023.

Avez-vous grandi dans un quartier populaire, au centre d’une grande ville, dans une collectivité plutôt marquée à gauche ou bien à droite ? Les noms des établissements scolaires, évocateurs de souvenirs plus ou moins heureux pour chacun, nous parlent également de l’histoire de l’école républicaine – et de l’identité de chaque territoire.

C’est le constat qui s’impose à la lecture d’une étude réalisée par le conseil d’évaluation de l’école, intitulée « De quoi les établissements scolaires sont-ils le nom ? », diffusée lundi 12 février. En analysant les données des quelque 51 000 établissements publics, et avec l’aide de ChatGPT pour trier les personnalités, leur sexe, l’époque où elles ont vécu et leur nationalité, cette étude démontre quels noms ont les faveurs de l’école et, partant, quelles valeurs sont les plus mises en avant par la toponymie scolaire.

Si certaines écoles n’ont pas de nom – c’est particulièrement vrai dans les territoires ruraux, quand l’école est la seule entité scolaire du village –, beaucoup d’entre elles sont baptisées d’après une personnalité. Une des exceptions, qui semble parfois incongrue aux non-Parisiens, est celle de la capitale, où les écoles portent les noms des rues – un cas qui peut aussi exister, plus ponctuellement, dans d’autres villes.

Effort d’ouverture aux personnalités féminines

Les noms choisis sont représentatifs de l’imaginaire républicain et rendent hommage, dans 90 % des cas, à un Français et, plus rarement, une Française. « Les personnalités honorées sont très majoritairement des hommes, de nationalité française, ayant vécu à l’époque de la IIIe République ou de la période qui lui succède », note le conseil d’évaluation de l’école.

Le gagnant incontesté est évidemment Jules Ferry, fondateur de l’école laïque, gratuite et obligatoire, et signataire des lois éponymes de 1881 et de 1882. Près de 100 000 écoliers sont scolarisés dans des lieux portant son nom et il compte 523 écoles à lui tout seul. Viennent ensuite Jacques Prévert (375 écoles) et Jean Jaurès (341).

Les noms des collèges et des lycées, souvent bâtis plus tard, sont plus variés : il n’y a que 72 collèges Jean-Moulin ; le résistant devient premier du classement des collèges, alors qu’il n’était que cinquième des écoles. On compte aussi 45 collèges Albert-Camus, alors que l’écrivain n’entrait pas dans le top 10 des écoles. Les lycées, multipliés à la faveur de la massification scolaire des années 1970 et 1980, font entrer Pierre Mendès France, ministre, puis député jusqu’en 1968, à la septième place. Pour les lycées, une deuxième femme a rejoint l’inoxydable scientifique Marie Curie ; il s’agit de la sculptrice Camille Claudel, dernière du classement des 10 noms les plus donnés, avec 14 lycées. Les établissements baptisés plus tardivement marquent un effort d’ouverture aux personnalités féminines avec 45 % établissements ouverts entre 2017 et 2023 qui portent des noms de femmes.

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