Les Jeux paralympiques 2024 seront les premiers à avoir lieu dans l’Hexagone. À cette occasion, 60 % des Français déclarent avoir l’intention de les suivre, au moins un peu. Soit seulement 7 points de moins que le pourcentage de ceux qui déclarent avoir l’intention de suivre les Jeux olympiques (67 %), et bien au-dessus de la part des Français qui ont effectivement suivi les Jeux paralympiques de Tokyo en 2021 (19 %).

« Cela reste un chiffre déclaratif, mais il est très encourageant », se réjouit Laurence Pécaut-Rivolier, membre du collège de l’Arcom, présidente du groupe de travail « Protection des publics et diversité de la société française ». Le 23 janvier dernier, lors d’une conférence de presse du régulateur de l’audiovisuel, elle présentait le baromètre de la consommation des contenus sportifs dont sont tirés ces chiffres.

« Paris 2024, c’est l’occasion de franchir un cap dans la représentativité », soulignait à la même occasion le président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre. Un enjeu « absolument majeur », aux yeux du champion paralympique Arnaud Assoumani, invité par le régulateur. « Il faut faire connaître nos disciplines et encourager leur pratique, estimait alors l’athlète. Pour ça, nous avons besoin des médias. »

Pas de leviers contraignants pour assurer la représentation du handicap

Une priorité que partage l’Arcom, d’après Laurence Pécaut-Rivolier. C’est d’ailleurs une exigence légale : le régulateur « veille à ce que le paysage audiovisuel représente la diversité de la population ». Mais il ne dispose d’aucun pouvoir contraignant pour assurer cette représentation. « Nos leviers d’action sont uniquement incitatifs », poursuit Laurence Pécaut-Rivolier.

Alors, depuis 2021, le régulateur organise chaque automne une semaine thématique, « Jouons ensemble ». Ainsi, du 2 au 8 octobre 2023, les médias audiovisuels ont été encouragés par l’Arcom à intégrer plus de retransmissions sportives, de sujets, d’émissions et d’entretiens consacrés au parasport et aux acteurs du monde du handicap. « L’important, c’est qu’ils constatent que le public est là quand ils parlent de parasport », détaille Laurence Pécaut-Rivolier.

Un travail de fond, en amont de Paris 2024, que met en place France Télévisions, diffuseur officiel des Jeux olympiques et paralympiques, depuis plusieurs mois. « C’est ce que l’on fait déjà avec l’émission quotidienne “Aux jeux, citoyens !”, diffusée sur France 3 depuis juillet dernier, ou dans Stade 2. Sur le plateau, on fait en sorte d’installer une hybridation entre athlètes valides et para pour franchir un cap de normalisation », explique Pascal Golomer, directeur délégué aux sports du groupe audiovisuel public.

La promesse d’exhaustivité de France Télévisions

Et pour assurer la couverture la plus qualitative possible des Jeux paralympiques, il faut aussi garantir une formation adéquate des quelque 40 journalistes mobilisés pour l’événement en plus d’une vingtaine de consultants. « Nous sommes en discussion avec le Cojop (Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques) et le CPSF (Comité paralympique et sportif français) pour organiser des sessions d’acculturation pour les journalistes qui n’ont jamais couvert de parasport, notamment pour qu’ils se familiarisent avec les règles de chaque discipline », précise Pascal Golomer.

Et pour la première fois, la retransmission des Jeux paralympiques ne souffrira d’aucun manque. « Même si, depuis Rio (en 2016, NDLR), la captation des Jeux paralympiques a opéré une montée en puissance phénoménale, quatre épreuves manquaient encore à l’appel du direct, entame le directeur délégué aux sports de France TV. Nous avons donc décidé de mettre nos moyens techniques et nos équipes à disposition d’OBS (Olympic Broadcasting Services, l’agence chargée de la captation des images des Jeux, NDLR) pour celles-ci. »

Ainsi, les Jeux paralympiques de Paris 2024 seront diffusés en intégralité, en continu et en direct par le groupe France Télévisions, jour et nuit, en linéaire et en numérique. Pascal Golomer conclut : « Nous avons fait une promesse d’exhaustivité, nous allons la tenir. »