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En chiffres

Classes prépas : le nombre d'étudiants repart à la hausse

Après deux années consécutives de baisse, les effectifs des classes préparatoires aux grandes écoles repartent à la hausse dans toutes les filières, selon une étude du ministère de l'Enseignement supérieur. La filière économique et commerciale enregistre la plus forte augmentation.

L'érosion des effectifs n'avait pas touché les classes préparatoires les plus prestigieuses.
L'érosion des effectifs n'avait pas touché les classes préparatoires les plus prestigieuses. (Olivier Coret/SIPA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 15 févr. 2024 à 07:08

C'est ce qui s'appelle redresser la barre. Après deux années consécutives de baisse, les effectifs des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) sont repartis à la hausse à la rentrée dernière, dans toutes les filières, selon une étude que vient de publier le ministère de l'Enseignement supérieur.

De quoi conforter le modèle, assurent les défenseurs des classes prépas à l'heure où certains s'interrogent sur sa pertinence. « On ne pourra pas dire que les classes préparatoires sont un modèle dépassé, car un modèle dépassé ne repart pas à la hausse », souligne Denis Choimet, à la tête de l'Union des professeurs des classes préparatoires scientifiques.

Pas de surbooking, mais des recrutements « par blocs »

L'effectif global a augmenté de 1,5 % sur un an, avec 82.400 étudiants au total en septembre 2023. Le chiffre le plus significatif est celui des entrants en première année, en hausse de 3,9 % sur un an. La filière économique a enregistré l'augmentation la plus forte avec +6,1 %, soit 500 étudiants supplémentaires. Cette filière, percutée par la réforme du lycée , avait connu une chute de 10 % de ses effectifs en 2021.

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« La réforme est entrée dans les moeurs », décrypte le président de l'Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales, Alain Joyeux. Les enseignants ont aussi fait « un gros travail de promotion ». Et ils recrutent « par blocs ». « Pour une classe de 48 élèves, si l'on n'appelle que les 48 premiers, on va décevoir de bons candidats, explicite-t-il. Beaucoup de classes préparatoires préfèrent donc désormais appeler 150 ou 200 candidats à la fois, pour envoyer un message positif aux meilleurs », en espérant leur « oui définitif » en retour.

Parmi les éléments qui jouent en faveur des classes préparatoires, Alain Joyeux évoque les campagnes de promotion, la mobilisation des écoles de management les plus prestigieuses et, « incontestablement », le contexte économique qui conduit des familles à choisir « des cursus quasi gratuits et d'autant plus rassurants que les étudiants sont en même temps inscrits à l'université ». « Les bachelors se développent, admet-il, mais le fait que les plus grandes écoles réaffirment leur attachement au recrutement en prépa les fait réfléchir. »

« Pas la peine de payer pour des études d'excellence »

Selon d'autres sources, l'augmentation du nombre d'élèves ayant suivi la spécialité mathématiques au lycée aurait aussi alimenté la hausse des effectifs dans les filières économiques et commerciales, et scientifiques en septembre dernier.

Le nombre d'élèves ayant rejoint une classe préparatoire scientifique à la rentrée était, lui aussi, en forte hausse : +5,9 % selon l'open data du ministère (hors filière Biologie, chimie, physique et sciences de la Terre). Soit 1.200 étudiants de plus sur un an, pour un total de 20.000.

« Toutes les filières ont profité de l'embellie », se félicite Denis Choimet, y compris celles qui avaient rencontré le plus de difficultés (+16,9 % pour Technologie et sciences industrielles et +7,4 % pour Physique, technologie et sciences de l'ingénieur). Tout en regrettant que le vivier de filles ait été « divisé par 3 » entre le bac S et aujourd'hui (celles qui suivent 6 heures de mathématiques par semaine).

On accueille désormais des élèves qui n'auraient pas pu entrer en classe préparatoire il y a dix ans.

Damien Framery Président de l'Association des professeurs de premières et de lettres supérieures

Les classes préparatoires littéraires ont, elles, tiré parti de la réforme. La hausse globale est de 3,3 % sur un an et le nombre de garçons a augmenté de 5,8 % en un an. Le président de l'Association des professeurs de première et de lettres supérieures y voit une forme de « continuité », avec « des effectifs en croissance depuis quatre à cinq ans ». La réforme du lycée a renforcé le socle de connaissances pluridisciplinaires en lettres et en sciences humaines, et donc « notre vivier de candidats s'est élargi », se réjouit Damien Framery.

La filière littéraire accueille aussi des lycéens qui n'ont pas suivi la spécialité mathématiques. « Les parents découvrent que les grandes écoles de management recrutent des profils littéraires, complète-t-il. Elles le font depuis dix ans, mais jusqu'ici ils n'en étaient pas conscients. »

En lettres, les professeurs recrutent plus largement qu'avant, à la demande du ministère. « On accueille désormais des élèves qui n'auraient pas pu y entrer il y a dix ans, précise Damien Framery. Les classes sont prévues pour 48 élèves, les Français paient des impôts, le but est qu'elles soient remplies et plus on le fait, plus on élargit le recrutement social. »

Marie-Christine Corbier

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