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Derrière la « solution » du port de l’uniforme à l’école, de rares études scientifiques et une absence de consensus

L’expérimentation sera suivie par des chercheurs à partir de la rentrée 2024. La littérature scientifique est peu diserte sur les effets d’une tenue scolaire et les études existantes relèvent plutôt l’absence d’effets bénéfiques.

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Publié le 16 février 2024 à 08h28, modifié le 18 février 2024 à 16h41

Temps de Lecture 3 min.

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Lors d’une manifestation organisée par les syndicats d’enseignants, à Paris, le 1er février 2024.

Le port de l’uniforme à l’école peut-il résoudre des problèmes de discipline, voire réduire les inégalités sociales ? Mise en avant par la majorité comme une solution pour, notamment, limiter le harcèlement scolaire, l’expérimentation de l’uniforme a été d’abord poussée par le couple Macron. Si Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, l’a annoncée début septembre 2023, il a assez vite laissé paraître son scepticisme : « Je ne suis pas sûr que ce soit une solution miracle qui permette de régler tous les problèmes, mais elle mérite d’être testée », déclarait-il, le 4 septembre, sur RTL.

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En France, le port de l’uniforme n’a jamais été pratiqué dans l’enseignement public, à part dans les lycées napoléoniens. Aujourd’hui, il est utilisé dans une partie des établissements d’outre-mer, du privé et dans les lycées militaires. « J’ai porté l’uniforme comme élève : quinze ans de jupette bleu marine, pull bleu marine. Et je l’ai bien vécu. Cela gomme les différences, on gagne du temps (…) et de l’argent », indiquait Brigitte Macron dans les colonnes du Parisien, en janvier 2023. Le ministre de l’époque, Pap Ndiaye, prédécesseur de Gabriel Attal, ne voulait pas en entendre parler.

Rares sont les travaux scientifiques, au-delà des expériences des uns et des autres, qui ont été menés sur les effets de la tenue scolaire. « Il y a peu d’études sur l’uniforme en France, tout simplement parce que cet usage n’est pas répandu, à part aux Antilles, souligne Michel Tondellier, sociologue et maître de conférences à l’université des Antilles et auteur d’Uniforme scolaire à la Martinique, interroger l’évidence (L’Harmattan, 256 pages, 26 euros). La plupart des travaux sont en anglais, ce qui fait que ce débat tourne beaucoup sur des fantasmes et sur des souvenirs qui relèvent, du point de vue scientifique, de l’anecdote. »

« On ne se donne pas les moyens »

La durée de l’expérimentation, qui sera suivie par des chercheurs à partir de la rentrée 2024 pour une « généralisation » souhaitée par le chef de l’Etat dès 2026, lui semble insuffisante. « On ne se donne pas les moyens d’étudier l’impact réel de l’uniforme », s’agace Michel Tondellier.

En tout état de cause, il n’y a pas de consensus sur les effets de l’uniforme. Des résultats statistiquement pertinents ont été publiés par le chercheur américain David Brunsma, en 1998, dans The Journal of Educational Research. En contrôlant les autres paramètres (dont l’origine sociale), cette étude a démontré l’inexistence, sur une durée de dix ans, d’effets significatifs de l’uniforme sur les résultats scolaires, l’assiduité et les problèmes de comportement.

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