Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Education nationale : avec près de 700 millions d’euros du budget annulés, des postes et des réformes menacés ?

Dans le décret détaillant l’annulation de 10 milliards de crédits publié jeudi, les économies réclamées au secteur sont importantes alors que l’école est, selon le premier ministre, « la mère des batailles » et que ses annonces des derniers mois nécessitent beaucoup de moyens et de postes.

Par 

Publié le 22 février 2024 à 20h56, modifié le 23 février 2024 à 10h04

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

En admettant, dimanche 18 février, que le budget de son ministère n’était pas « sanctuarisé », Nicole Belloubet avait laissé peu de doute quant à l’inclusion de l’éducation nationale dans le périmètre du plan d’économies annoncé quelques heures plus tard par son homologue à Bercy, Bruno Le Maire. Seule persistait la question de savoir à quelle hauteur le premier budget de l’Etat, ministère de la « mère des batailles » selon les mots du premier ministre, Gabriel Attal, serait ponctionné. La réponse est venue jeudi du décret détaillant l’annulation de 10 milliards d’euros de crédits prévus pour 2024 : 691,6 millions d’euros seront pris sur les fonds de l’éducation nationale.

L’enveloppe budgétaire la plus mise à contribution est celle consacrée à la « vie de l’élève », sur laquelle sont payés les personnels de vie scolaire ou les accompagnants d’élèves en situation de handicap (261,8 millions), suivie par le premier degré public (138,3 millions), le second degré public (123,5 millions), l’enseignement privé (98,9 millions), les 69 millions d’euros restants étant pris sur le « soutien de la politique de l’éducation nationale » et l’enseignement technique agricole. Plus de 478 millions d’euros sont des fonds consacrés à des dépenses de personnel.

La Rue de Grenelle a rapidement insisté sur le fait que le budget de l’enseignement scolaire était « l’un des moins impactés » par ce coup de rabot, qui affecte un peu plus de 1 % des 63,6 milliards d’euros de dépenses du ministère. Mais la somme globale, presque 700 millions, est considérable. Les 478 millions d’euros de dépenses de personnel représentent par exemple l’équivalent d’une dizaine de milliers d’emplois, selon l’estimation du collectif de fonctionnaires Nos services publics.

Sur la « réserve de précaution »

Le décret publié jeudi laisse cependant un enjeu crucial sans réponse : sur quoi cet argent sera-t-il prélevé, alors que le président de la République et les ministres de l’éducation successifs ont accumulé ces derniers mois les annonces impliquant des dépenses supplémentaires ? Des postes seront-ils supprimés, à peine deux mois après que Gabriel Attal, lors de son passage Rue de Grenelle, a promis la création de plusieurs centaines d’emplois pour mettre en place les mesures de son « choc des savoirs » et notamment les groupes de niveau au collège ?

Le gouvernement étant passé, pour ces coups de rabot, par voie réglementaire et non par une loi de finances rectificative qui aurait permis de fournir le détail de la répartition des crédits, il est, en l’état, impossible de le savoir. Le ministère répond qu’il va « voir quels sont les éléments sur lesquels des ajustements sont possibles », tout en assurant que les annulations de crédits ne sont « pas des suppressions de postes » et n’auront « pas d’impact sur les recrutements et les réformes engagées ». « Les annulations portent, pour l’essentiel, sur la réserve de précaution », y explique-t-on, en évoquant également des retraits correspondant à des « sous-consommations de crédits » sur les dépenses de personnel.

Il vous reste 48.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.