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Pour les étudiants et étudiantes infirmiers, la première année est celle de tous les dangers

Les études en soins infirmiers font chaque année partie des vœux les plus demandés sur Parcoursup. Pourtant, près de 10 % des étudiants abandonnent en première année. Un paradoxe qui interroge sur les conditions d’apprentissage et de sélection.

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Publié le 27 février 2024 à 08h00, modifié le 27 février 2024 à 11h05

Temps de Lecture 6 min.

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Les choses sérieuses reprennent. A l’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de Brumath (Bas-Rhin), les 69 étudiants de première année écoutent attentivement leurs coordinatrices de promotion leur présenter le programme du second semestre. En ce début du mois de février, l’humeur est au beau fixe, les élèves sont souriants. Ils prennent des notes, hochent la tête, posent les questions qui leur taraudent l’esprit. Au cours de ce second semestre, ils continueront à apprendre les bases de leur futur métier en alliant pratique et théorie. « Vous nous voyez heureux aujourd’hui », lance Pauline Schneider en souriant, accoudée à sa table, « mais la semaine dernière, ce n’était pas la même ambiance ».

Le début de l’année n’a pas été de tout repos. Premier stage, rythme intensif des cours, partiels de fin de semestre… les étudiants de l’IFSI de Brumath sont éprouvés. Installés sur des chaises métalliques, ils profitent de ce moment de répit avant de replonger tête la première pour le second stage de leur cursus.

Depuis plusieurs années, les études en soins infirmiers sont victimes d’un paradoxe : plébiscitées sur Parcoursup par les lycéens, (658 893 vœux ont été formulés en 2023 pour 38 162 places), elles sont aussi désertées par près de 10 % des étudiants dès la première année. Et le phénomène s’amplifie : selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, le nombre d’abandons en 2021 était trois fois plus élevé qu’en 2011. A Brumath, depuis septembre, six personnes ont déjà décidé de quitter l’institut de formation.

Pour certains étudiants, le rythme imposé crée une transition brutale entre la terminale et les études supérieures. Léo Husson, 19 ans, est l’un des seuls garçons de sa classe. Le brun aux yeux rieurs ne s’attendait pas à une telle difficulté dans le contenu des cours. « On fait du 8 h 30-17 h 30 tous les jours, on a énormément de choses à apprendre, c’est très difficile », soupire-t-il. Sa tante, qui est infirmière, lui a transmis sa passion et il nourrit une profonde envie d’aider et soigner. Mais les premiers mois ont mis à mal l’idéalisation de ces études.

Accessible par Parcoursup

Le début d’année a aussi été difficile pour Vanessa Buyukyalcin. Cette mère de famille de 42 ans, ancienne aide médico-psychologique – à destination des personnes âgées ou personnes en situation de handicap –, s’est reconvertie pour devenir infirmière. « On m’avait prévenue que ça allait être dur, mais c’est encore plus compliqué que ce que j’imaginais, dit-elle la gorge nouée. Le premier mois, les larmes coulaient toutes seules en plein cours, je me demandais si j’avais le niveau sur la théorie. Tous ces QCM et ces questions complexes, je ne m’en sortais pas. » Lors de son premier stage en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), Vanessa s’est souvent sentie abandonnée par l’encadrement : « Ils ont vu que j’avais de l’expérience, donc ils m’ont parfois laissée seule, sauf que j’avais besoin de plus d’aide. »

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