Entretien avec Maître Jonathan Roussel, président de l’association « Le Cercle des Jeunes Notaires »

Pouvez-vous présenter en quelques mots ce qu’est le « Cercle des Jeunes Notaires » ?

Jonathan Roussel : Le Cercle des Jeunes Notaires est une association qui a été créée en août 2021, à l’initiative de notre chambre départementale. À sa création, la présidence avait été confiée à Maître Carlène Lacan, notaire à Castanet-Tolosan (Haute-Garonne). Notre association a pour mission principale de promouvoir le notariat et de développer l’image du notariat auprès d’autres professionnels, des étudiants et auprès du grand public. Nous sommes actuellement une dizaine de membres actifs.

Votre association est donc principalement orientée vers des actions de communication.

J. R. : Oui, c’est tout à fait ça. Vous savez que nous n’avons pas le droit de faire de la publicité pour nos études. Notre association a été créée uniquement dans un but institutionnel, de communication sur notre métier et sur le quotidien de nos études.

Maître Roussel, qu’est-ce qui vous a conduit à prendre la présidence de l’association en septembre 2023 ?

J. R. : J’ai pris les rênes du Cercle le 17 septembre dernier. À la fin de son mandat, Carlène Lacan est venue me proposer de prendre sa suite. Je me suis dit pourquoi pas, et j’ai relevé le défi ! Je n’avais encore jamais pris de présidence d’une association, que ce soit dans le cadre du notariat ou dans le cadre privé. Je voyais cet engagement avant tout comme un moyen de contribuer à l’image de notre profession.

Et vous connaissiez déjà les membres de l’association ?

J. R. : Certains mais pas tous. J’en connaissais déjà un peu moins de la moitié à titre personnel. J’en avais rencontré également dans un contexte professionnel. Avant la passation de pouvoirs, je connaissais ainsi presque tous les membres de l’association. Mon associée faisait déjà partie du bureau précédent et me parlait déjà du Cercle, de son fonctionnement et de ses actions.

Pouvez-vous nous faire un petit retour d’expérience sur vos premiers mois de mandat et sur les actions concrètes que vous avez pu mener ?

J. R. : L’automne dernier, nous avons participé à un évènement caritatif qui s’appelle la « Course des Lumières » et qui s’est tenu à Toulouse le samedi 25 novembre 2023. Cet évènement, organisé au niveau national, s’est déroulé dans d’autres grandes métropoles comme Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux. Le Cercle y avait son stand et plusieurs notaires membres de l’association ont participé à la course. À notre niveau, c’était super intéressant à organiser et il nous paraissait important que notre association soit présente à cet évènement. Nous avions déjà participé à l’édition 2022.

Nous nous sommes récemment mobilisés aux « Journées Portes Ouvertes » de l’Université de Toulouse-Capitole le samedi 3 février 2024. Nous avions des notaires membres et des collaborateurs de nos études qui ont participé à cet événement. Tous les profils étaient représentés : créateurs, salariés et notaires associés. Nous avons eu ainsi l’opportunité de répondre aux nombreuses questions des étudiants et de leurs parents. De nombreux lycéens étaient aussi venus se renseigner sur les études conduisant au notariat, leurs difficultés et les opportunités offertes par notre filière d’emploi.

J’ai été chargé d’enseignement il y a quelques années. De mon point de vue, face à des étudiants souhaitant s’orienter vers le notariat, c’est la moindre des choses que nous, les professionnels, leur parlions du métier. Pour ma part, c’est aussi rendre à l’Université ses lettres de noblesse, puisque c’est celle que j’ai fréquentée pendant sept ans pour devenir notaire.

En synthèse, je vous dirais que le premier retour d’expérience que nous faisons est que cet engagement est prenant et enrichissant. C’est un retour très positif !

Quel est votre plan d’actions pour 2024 ?

J.R. : Nous participerons à la prochaine « Fête du Droit » qui se déroulera du 4 au 7 mars à l’Université de Toulouse-Capitole. Cet événement n’est pas spécifique au notariat. Il concerne, comme son nom l’indique, l’ensemble des professions juridiques. Le Cercle interviendra notamment le 5 mars en organisant un petit concours « Raconte-moi un acte » dont le but sera pour les participants (en majorité des étudiants) d’expliquer les principales clauses d’un acte notarié avec des termes simples.

Nous projetons aussi de développer un ou plusieurs podcasts, particulièrement sur le thème de la relation notaires/clients. Pour le moment, nous n’en sommes qu’au stade du projet.

Nous envisageons également d’organiser des tournées de consultations gratuites dans les quatre départements de notre Cour d’appel. Là encore, le format n’est pas définitivement fixé, mais nous pensons utiliser un bus ou un mini-van pour nous déplacer sur les territoires. Tout dépendra des devis proposés…

Nous réfléchissons aussi à monter un partenariat avec Toulouse Business School afin de développer les synergies entre le monde de l’entreprise et notre profession. En effet, nous sommes chefs d’entreprise et avons besoin de développer nos compétences en gestion et en management. L’école de commerce pourrait y contribuer utilement.

Nous prévoyons aussi de participer à d’autres évènements sportifs, les dates sont encore à caler.

Parlons des moyens. Comment fonctionne l’association ?

J. R. : À la création de l’association, la chambre nous a alloué un budget de départ. Pour la faire vivre et financer nos actions, nous sollicitons régulièrement des sponsors. Pour le moment, nous ne fonctionnons pas encore en mécénat d’entreprise, mais ce type de financement est également envisagé pour développer davantage le champ d’action de notre association.

Statutairement, nous nous réunissons tous les deux ou trois mois. Nous fonctionnons uniquement sur la base du bénévolat.

Au niveau de la communication, nous disposons déjà d’un compte Instagram « @lecercledesjeunesnotaires ». Nous envisageons de créer notre page LinkedIn et pourquoi pas notre site web. Les discussions sont en cours.

Vous êtes actuellement une dizaine de jeunes notaires membres de l’association, avez-vous des objectifs de recrutement ?

J.R. : C’est une question un peu compliquée. Nous ne refusons pas de nouveaux membres, au contraire.

Personnellement, une quinzaine de membres me semble être l’effectif d’équilibre. Au-delà, cela nous apparaît plus complexe à gérer en termes d’organisation, notamment pour faire coïncider l’ensemble de nos emplois du temps respectifs.

Quels seraient les arguments que vous présenteriez pour convaincre un impétrant d’adhérer à votre association ?

J.R. : Déjà pour contribuer à développer l’image du métier auprès du grand public. Ensuite, nous sommes une petite équipe composée de membres très sympathiques et impliqués. Nous nous connaissons et nous apprécions tous, donc nos réunions sont toujours des moments de partage agréables. Notre statut associatif implique toutefois de s’impliquer un minimum dans notre projet commun qui est de faire rayonner notre profession.