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A Paris, la perspective d’un enseignement privé majoritaire à l’entrée au collège, source de nouvelles tensions politiques

Le bouleversement des équilibres tient surtout à la baisse démographique considérable que connaît la capitale et qui n’affecte pas le privé et le public dans les mêmes proportions.

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Publié le 04 mars 2024 à 17h01, modifié le 05 mars 2024 à 10h10

Temps de Lecture 5 min.

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La projection interpelle et explique sans doute la sensibilité du sujet et les polémiques qui ont émaillé les quatre semaines d’Amélie Oudéa-Castéra à la tête du ministère de l’éducation nationale : la part des élèves de 6e scolarisés dans le privé sous contrat à Paris augmente fortement depuis 2020. Elle est passée de 35 % à 38,6 % en trois ans, alors qu’elle était à peu près stable depuis 2005.

Et si les dynamiques restent en l’état, plus de la moitié des élèves entrant au collège dans la capitale seront inscrits dans l’enseignement privé sous contrat dans dix ans, selon une étude des chercheurs à l’Ecole d’économie de Paris Julien Grenet et Pauline Charousset, réalisée à l’occasion du bilan de la session 2023 de la plate-forme Affelnet dans l’académie de Paris et rendue publique lundi 4 mars.

Dans une ville où la concurrence est vive entre les deux secteurs et où les établissements sont particulièrement sujets à la ségrégation sociale, cette évolution accentuerait la divergence sociale entre public et privé.

En 2023, 55 % des élèves de 6e issus de classes sociales très favorisées sont déjà dans l’enseignement privé sous contrat ; ils seraient 76 % en 2034, et représenteraient ainsi près de 90 % des effectifs de 6e du privé. En revanche, seulement de 6 % à 7 % des élèves défavorisés y seraient scolarisés, autant qu’aujourd’hui. « Les collèges publics vont se ghettoïser et ce système scolaire à deux vitesses, avec une école pour les plus favorisés et une école pour les enfants défavorisés, ne va faire que croître », craint Julien Grenet, qui a déjà formulé cette alerte devant l’Observatoire parisien de la mixité sociale et de la réussite éducative.

Il ne s’agit cependant pas, selon les deux chercheurs, d’une « fuite vers le privé » qui serait induite par la réforme de la procédure d’affectation des élèves de 3e, conduite depuis 2021 pour introduire davantage de mixité sociale et scolaire dans les lycées publics de la capitale. Seulement de 3 % à 4 % des élèves changent de secteur d’enseignement chaque année à l’entrée au lycée, et ils sont davantage à venir du privé vers le public que l’inverse.

« Il faut faire des choix politiques »

Le bouleversement des équilibres entre public et privé tient surtout à la baisse démographique considérable que connaît la capitale et qui, faute d’action ministérielle jusqu’à présent, n’affecte pas le privé et le public dans les mêmes proportions. En 2023, 21 700 naissances ont été enregistrées à Paris, soit 10 000 de moins qu’en 2010. Cette diminution se répercute quelques années plus tard dans les établissements scolaires et est essentiellement absorbée par l’enseignement public.

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