Rendre accessibles les données publiques : faute de moyens, l’objectif de la loi pour une République numérique de 2016 a ouvert un nouveau marché. Depuis une dizaine d’années, la société Opendatasoft rafle de nombreux contrats publics, aussi bien pour des ministères que pour des collectivités locales. Sa force : une solution technique qui permet aux administrations d’exposer en vitrine – par l’intermédiaire d’une page Internet – leurs catalogues de données, aussi appelées « open data » (données ouvertes).
Pour sa plate-forme, développée et maintenue par Opendatasoft, le ministère de l’économie et des finances débourse ainsi de 400 000 à 500 000 euros par an. Chaque visiteur peut y explorer et y visualiser plus de 470 jeux de données – marchés publics, inventaire immobilier de l’Etat, prix du contrôle technique…
Outre Bercy, la société a signé des contrats avec les services du premier ministre, les ministères de la culture, de l’éducation nationale, de l’agriculture, de la santé, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Neuf régions l’utilisent, tout comme une vingtaine de départements, des villes et des métropoles (Paris, Nantes, Toulouse…) et aussi des collectivités de taille plus modeste. Parmi les autres acteurs publics : la Caisse nationale d’assurance-maladie, Infogreffe, l’Urssaf ou la SNCF.
Recherche d’accompagnement
Opendatasoft compte au total quelque 350 clients pour environ 3 000 portails, en France et à l’étranger. « 50 % de nos clients sont des administrations (…), 50 % sont des entreprises dont certaines sont publiques », précise Jean-Marc Lazard, cofondateur et président de l’entreprise.
En 2016, quand est promulguée la loi pour une République numérique, qui prévoit ces obligations en matière d’open data, l’Etat, « en plus de contraindre, n’a pas accompagné », déplore Constance Nebbula, vice-présidente de la région Pays de la Loire et présidente d’OpenDataFrance, une association de collectivités territoriales engagées pour l’ouverture des données.
Les plus grandes administrations se conforment peu à peu à la loi, notamment les ministères et les régions. La progression est plus lente pour les collectivités de plus petite taille, dont les budgets sont plus restreints.
De fait, l’ouverture des données s’est produite à la charge des administrations. « Avec les injonctions législatives, il faut aussi donner des moyens économiques, acculturer à la donnée », estime Valentyna Dymytrova, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à Lyon-III.
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