

Temps de lecture : 6 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
-
Exclusivité abonnés connectésPour offrir jusqu'à 5 articles par mois vous devez être abonné(e)Je m'abonneil vous reste ? article(s) à offrir ce mois-ciVotre abonnement vous permet d'offrir jusqu'à 5 articles reservés aux abonnés chaque mois
Ce lien de partage généré est unique et ne pourra être utilisé que par une seule personne. Si vous souhaitez partager cet article avec plusieurs personnes, vous devrez créer un lien pour chacune d'elles.
voir
Lien copié !
ouVous avez déjà offert 5 articlesVous pouvez sauvegarder cet article pour l'offrir le mois prochainCet article vous a été partagé par un procheEn tant qu'abonné, vous pouvez offrir jusqu'à 5 articles par moisCet article vous a été partagé par un prochePour le lire, vous devez vous connecter ou vous créer un compte.Je m'inscris / Je me connecteCe lien n'est plus valideCe lien a déjà été utilisé par une autre personneDécouvrir nos offresSi vous avez déjà ouvert ce lien, connectez-vous
Son discours n'est pas corporatiste, elle en dénonce au contraire les méfaits. Plus que des moyens, elle réclame une « réflexion profonde ». Secrétaire générale d'Unité-Magistrats-FO, Béatrice Brugère tranche, dans le petit monde de la magistrature. Dans Justice : la colère qui monte (Éditions de L'Observatoire)*, elle en appelle à une « refondation ».
Le Point : « La Justice, écrivez-vous, ne peut plus faire l'unanimité contre elle ; il faut qu'elle écoute la colère qui monte. » Les magistrats seraient-ils devenus sourds aux attentes du peuple français, oubliant que la justice est rendue en son nom ?
Béatrice Brugère : Le désir de justice est grand, mais il n'est pas satisfait. La colère gronde, et il faut l'entendre. C'est particulièrement frappant au pénal : les Français sentent l'insé...
La parole de ce magistrat qui développe que la crise de la justice, décriée par une large majorité de nos concitoyens, n...e se résout pas seulement par les moyens budgétaires, est courageuse et inspirée. Certes, cette profession est en perte de sens, ce qui contribue aux dysfonctionnements, et il est urgent de redéfinir une vision qui pourrait réunifier le corps judiciaire autour de sa mission, tellement essentielle pour la cohésion sociale. Mais il y a tout de même dans ces propos une autocensure qui lui interdit de mettre le doigt sur la vraie raison du désaveu : pour être indépendante, la justice doit être impartiale, et aux yeux des justiciables, elle ne l'est pas en raison de sa politisation excessive. Tant que le syndicat de la magistrature aura licence de sortir de son obligation de réserve, plus personne n'aura la confiance nécessaire !
Amusant ces propos vertueux pour qui connaît l'hypocrisie de la profession dans son ensemble, c'est à dire englobant les... activités satellites (experts, avocats... ) : quand quelqu'un du sérail a commis un délit, tous se serrent les coudes pour le protéger, et ainsi garder "propre" l'image de la Justice. Un corporatisme d'autant plus efficace qu'ils sont tout-puissants surtout face à des citoyens qui ne sont formés ni au droit ni à cet état d'esprit. Plus les valeurs nobles sont invoquées ( "déontologie" par exemple), plus elles sont contournées, quitte à bafouer en interne les règles du droit, ou à fermer les yeux sur leur inobservation. Ce n'est pas ainsi qu'on restaurera la confiance en l'institution judiciaire.
Ce constat est dur mais juste. Ajoutons une modeste remarque : au prétexte d'indépendance, le monde de la Justice n’acce...pte pas d'être géré, organisé et managé. Ainsi le Ministre de la Justice, garant des moyens et de leur bon usage, de modes d’organisation efficaces, est considéré comme un quasi-intrus. Cerise sur le gateau, que des juges, dont l’impartialité et l'indépendance sont de vrais garanties pour les justiciables, aillent manifester contre les « violences policieres« ne semble déranger personne, notamment pas le Conseil de la Magistrature qui devrait en être le gardien vigilant. On imagine la confiance dans l’impartialité de la Justice d’un policier en cause.