Écoles d'ingénieurs : près de quatre étudiantes sur dix découragées de s’orienter vers des études scientifiques
INFOGRAPHIES - Malgré une forte mobilisation des écoles d'ingénieurs, la proportion de femmes parmi les diplômées en ingénierie et numérique reste faible, selon les résultats de l'enquête Gender Scan 2023.
La proportion de femmes actives dans les emplois de haute technologie en France ne progresse pas. Tel est le principal constat tiré des résultats de l'enquête Gender Scan 2023 sur la mixité dans les métiers de la tech menée par le cabinet d'étude Global Contact en partenariat avec la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs).
De plus, une grande majorité d’étudiantes en ingénierie et numérique déclarent souffrir de stress, de manque de confiance en soi, ainsi que de l’ambiance et de sexisme. Autant de raisons qui n'incitent pas les jeunes femmes à se diriger vers des carrières pourtant prometteuses.
Une baisse de 6% des femmes diplômées dans la tech
Les jeunes françaises désertent les filières scientifiques. L’étude révèle une diminution de 6% de la proportion de femmes parmi l’ensemble des diplômées des filières STIM (Sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) entre 2013 et 2020 alors qu’en Europe, elle augmente de 19%.
Une chute de la proportion de femmes dans les filières de l’ingénierie, qui se retrouve aussi bien au niveau des BTS, BUT que des masters. Dans ce contexte général, la proportion de diplômées issues des écoles d’ingénieurs est stable depuis 10 ans, et se maintient à 29%.
On observe en revanche une progression significative de 43% des effectifs de femmes diplômées dans le numérique en France depuis 2017. Mais cette évolution positive est équivalente à celle de l’ensemble des diplômés de cette spécialisation, ainsi la proportion des femmes parmi les diplômés du numérique ne progresse pas et reste à 19%.
Depuis la réforme du lycée, le vivier de jeunes femmes qui s'orientent vers les filières scientifiques a tendance à se raréfier. Et ce, malgré les nombreuses actions menées dans les établissements scolaires pour encourager les élèves à choisir ces domaines d'études.
Les filles dissuadées de choisir des études en sciences et techniques
Parmi les freins à la progression de la féminisation des formations scientifiques et techniques, l'étude montre que plus d’une femme sur trois aujourd’hui étudiantes en STIM ou en numérique ont été découragées de faire ce choix. Dans le numérique, c'est même deux fois plus d’étudiantes que d’étudiants qui déclarent avoir été découragés.
L'entourage familial et les enseignants ont une importance déterminante dans les choix d’orientation des étudiants en école d’ingénieurs. Les parents et les amis sont à la fois la première source d’encouragement et la deuxième source de découragement cités par les étudiantes. Les enseignants sont cités par presque 60% des étudiantes comme les principaux acteurs de dissuasion.