A l’été 2024, dans les hôpitaux français, un millier d’internes en médecine (c’est-à-dire des étudiants de septième année et plus) manqueront à l’appel, sur environ huit mille attendus. Leurs stages n’auront pas lieu parce que, parmi ces étudiants, près de trois cents n’ont pas validé les nouvelles épreuves de leur sixième année, prévues par la réforme du deuxième cycle des études de santé, et que les autres ont préféré redoubler leur cinquième année à la rentrée 2023 plutôt que demeurer dans ce qu’ils nomment la « promotion crash-test », la première à expérimenter la réforme.
« L’hôpital ne peut pas tourner sans les internes, qui représentent 40 % des personnels, s’inquiète Jérémy Darenne, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf). Pour compenser cette absence, les charges de travail vont encore augmenter, de même que la contribution des externes. »
La réforme de l’entrée à l’internat, effective depuis la rentrée 2023 – avec un an de retard dû à la crise sanitaire liée au Covid-19 – a supprimé les épreuves classantes nationales (ECN), qui établissaient un classement de sortie en fin de sixième année, en juin, donnant la primeur du choix de la spécialité aux premiers de la liste.
Vérifier les compétences face aux patients
Désormais, l’aiguillage vers les spécialités dépend de deux examens nationaux : en octobre, à l’écrit, les épreuves dématérialisées nationales (EDN), puis, en mai, des épreuves pratiques nommées « examens cliniques objectifs structurés » (ECOS), dont une session test se tient mardi 12 mars.
Objectif : au-delà des connaissances, le jury veut vérifier les compétences des futurs professionnels en situation, face à des patients recrutés spécialement pour simuler une situation clinique. Une condition : pour pouvoir participer aux ECOS, est exigée une note minimale de 14 sur 20 aux EDN. Cette note plancher a été introduite de façon à « garantir un niveau de connaissance suffisant des items dits “de rang A”, considérés comme la base indispensable pour qu’un étudiant soit interne et soigne des patients », rappelle Benoît Veber, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, et à la tête de l’UFR santé de l’université de Rouen-Normandie.
Pour figurer dans le classement et avoir un poste d’interne, reste ensuite à obtenir la note minimale de 10 sur 20 aux ECOS. A défaut, l’étudiant redoublera pour pouvoir repasser ces épreuves pratiques, et consacrera son année à faire des stages ne donnant lieu à aucune validation.
Il vous reste 66.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.