Au lycée, le retour en grâce des mathématiques
Les lycéens choisissent davantage la spécialité « mathématiques » en classe de première et l'abandonnent moins souvent en terminale, selon les dernières données publiées par le ministère de l'Education nationale. Mais la discipline continue de souffrir d'un biais social.
C'est un retour en force des mathématiques auprès des lycéens. Selon la dernière étude statistique publiée par la direction de la prospective du ministère de l'Education nationale, 59 % des élèves de terminale générale suivent un enseignement de mathématiques, soit une hausse de 3 points par rapport à 2022, que ce soit en enseignement de spécialité (44 %) ou en enseignement optionnel mathématiques complémentaires (15 %).
On constate une hausse de 6 points sur deux ans parmi les élèves de terminale qui ont choisi la spécialité mathématiques. En septembre 2023, 44 % des élèves avaient fait ce choix, contre 40 % en 2022 et 38 % en 2021.
Premier choix des garçons
L'appétence des élèves de première pour les mathématiques les conduit aussi à abandonner moins souvent cette spécialité en terminale. En septembre dernier, 33 % des élèves de première ont abandonné la spécialité mathématiques, contre 38 % en 2022 et 41 % en 2021, soit 8 points de moins en deux ans. Cette baisse est plus nette encore pour les filles que pour les garçons.
Les mathématiques sont devenues « le deuxième enseignement de spécialité le plus choisi par les filles », indique le document du ministère. Si ces dernières mettent encore les sciences économiques et sociales en premier choix (37 %), les mathématiques arrivent désormais en deuxième position (33 %). Après être passées devant « sciences et vie de la Terre » en 2022, les mathématiques ont devancé, en 2023, la spécialité pourtant très prisée histoire-géographie-géopolitique-sciences politiques auprès des jeunes filles de terminale. Pour les garçons, les « mathématiques » demeurent en tête de leurs choix (57 %).
Les filles restent malgré tout sous-représentées dans des spécialités telles que sciences de l'ingénieur (14 %) ou numérique et sciences informatiques (15 %). De manière plus générale, rares sont les élèves qui ont fait des choix qui ne correspondent à aucune des anciennes séries du bac avant la réforme, relève le ministère. Selon la note, seuls 3 % des élèves ont par exemple choisi d'étudier les sciences économiques et sociales, et les sciences et vie de la Terre.
Un biais social
La répartition par catégorie sociale ne change pas. Les élèves d'origine sociale très favorisée sont surreprésentés parmi ceux ayant choisi mathématiques (47 %) ou physique chimie comme enseignements de spécialité. Les élèves d'origine sociale très favorisée sont surreprésentés dans les combinaisons histoire-géographie-géopolitique-sciences politiques et mathématiques (55 %), mathématiques et physique chimie (53 %) et mathématiques et sciences économiques et sociales (46 %). Tandis que les élèves d'origine sociale défavorisée sont surreprésentés dans les spécialités littéraires.
Le retour en grâce des mathématiques arrive après de nombreuses alertes de scientifiques , d' ingénieurs et de l'exécutif pour redorer le blason de la discipline. Gabriel Attal avait aussi annoncé, en décembre dernier, la mise en place d'une épreuve anticipée de mathématiques en classe de première. Ses contours restent, pour l'instant, encore très flous.
Marie-Christine Corbier