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France, Dordogne, Excideuil, 2024-02-02. In Dordogne, a section of cliff weighing nearly 4,000 tonnes collapsed on a secondary road, a few meters from homes. Photography by Romain Longieras / Hans Lucas. France, Dordogne, Excideuil, 2024-02-02. En dordogne, un pan de falaise de pres de 4000 tonnes s effondre sur un route departementale, a quelques metres des habitations. Photographie de Romain Longieras / Hans Lucas.
Romain Longieras / Hans Lucas

La très coûteuse adaptation des routes françaises à la transition climatique

Par ,  (infographie) et  (infographie)
Publié le 17 mars 2024 à 05h30, modifié le 17 mars 2024 à 14h09

Temps de Lecture 8 min.

L’Aa n’a pas l’air commode. A Renty (Pas-de-Calais), en ce sombre jour de février, le vent souffle, la pluie menace, et le premier fleuve de France par ordre alphabétique déboule en furie le long d’un moulin abritant un gîte de vacances et emporte un morceau de route départementale. A deux reprises, en novembre 2023 puis en janvier 2024, « le fort courant est passé derrière un muret et a miné le terrain », explique Cyrille Duvivier, directeur de la Maison du département aménagement et développement territorial de l’Audomarois

Depuis, afin de mieux résister aux assauts redoutés de l’Aa, les services du département ont fait enfoncer un rideau métallique à 6,5 mètres de profondeur. Le coût des travaux pour protéger ces 60 mètres de route atteint 500 000 euros. Le secteur de Saint-Omer, au centre du Pas-de-Calais, très touché par les épisodes de cet hiver, compte 800 kilomètres de routes départementales, dont 15 % ont été touchés par les intempéries. Cyrille Duvivier estime les dégâts à 5 millions d’euros.

Des chantiers équivalents à celui de Renty, les services du département en ont identifié, à la mi-février, plus de 250, contre une dizaine en moyenne chaque année. Les sommes annuelles consacrées aux 6 200 kilomètres de routes départementales, dans le Pas-de-Calais, atteignent « 90 millions d’euros, dont 40 millions pour l’entretien, sur un budget total de 2,1 milliards d’euros », explique, à Arras, le président (Parti socialiste) de l’exécutif départemental, Jean-Claude Leroy. Un million d’euros est provisionné pour les travaux urgents.

Mais en 2024, les seules urgences coûteront « au minimum 50 millions d’euros, d’après les premiers constats visuels », explique l’élu, en précisant que le bilan définitif attendra la fin de l’hiver. Les inondations n’ont pas seulement submergé les maisons et emporté le bitume, elles ont aussi asséché le budget.

Cette année, l’Etat et l’Europe ont promis de contribuer, et le département a « mis de l’argent de côté », assure Jean-Claude Leroy. Mais les années suivantes ? Car « tout le monde pense que ça va revenir régulièrement », reconnaît-il, en résumant, fataliste : « C’est l’heure des choix. »

Inquiétude des concessionnaires autoroutiers

L’Ille-et-Vilaine est confrontée aux mêmes décisions. A la fin octobre 2023, la tempête Ciaran a endommagé 220 tronçons de route et recouvert de sable une partie de la départementale reliant Saint-Malo à la pointe du Grouin, au point que l’exécutif s’interroge sur sa fermeture définitive, explique Stéphane Lenfant, conseiller départemental (PS). Dans la Manche, département voisin, le budget des 7 800 kilomètres de voies, de l’ordre de 10 millions d’euros par an, a grimpé à 13 millions en 2023. Outre l’inflation et le renchérissement des matériaux, « les quantités d’eau ne sont plus les mêmes, et les dommages deviennent plus importants », constate Jean Morin, président (divers droite) de l’exécutif.

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