La vallée de la chimie dans la tourmente des « polluants éternels »
Les réglementations et les contrôles se durcissent contre les PFAS, substances per- et polyfluoroalkylées. Outre les entreprises qui utilisent ces molécules toxiques et à la durée de vie très longue, deux sites en produisent près de Lyon.
Par Stephane Frachet
De haute lutte, l'industriel japonais Daikin est parvenu à construire une nouvelle unité de 1.400 m2 sur son site de Pierre-Bénite, au sud de Lyon. Autorisée par l'Etat le mois dernier, elle mettra en oeuvre des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), que Daikin Chemical produisait aux Pays-Bas. Le montant de l'investissement n'est pas précisé mais représente plusieurs millions d'euros. Une association de riverains, baptisée « Bien vivre à Pierre-Bénite », dénonce cette autorisation. « Comment est-il possible d'autoriser 15 tonnes de rejets de PFAS par an, alors que l'on sait que la santé des riverains est en danger ? » interroge son président, Thierry Mounib, l'Organisation mondiale de la santé ayant récemment classé de nouveaux PFAS dans sa liste des substances cancérogènes.
Avec sa vallée de la chimie, vaste complexe industriel qui rassemble quelque 500 entreprises (dont Daikin) et 50.000 emplois, c'est peu dire que le sujet des « polluants éternels » est sensible dans la troisième ville de France. Et surtout explosif, tant il inquiète les habitants et met sous pression les entreprises et les élus locaux. Ces milliers de substances chimiques, fabriquées par l'homme et utilisés dans de nombreux produits manufacturés, sont très persistantes et peuvent présenter des risques importants pour l'environnement et la santé.
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