Logistique fluviale : Urban Logistic Solutions veut conduire le changement

« Il y a un essor de la logistique fluviale. » Thomas Castan, fondateur de la jeune pousse Urban Logistic Solutions (ULS), l'a constaté en développant le fret fluvial en zone urbaine. En 2019, il lance ULS à Strasbourg avec une idée : massifier les flux de marchandises vers les centres-villes grâce à des bateaux fluviaux et des vélos-cargos pour les derniers kilomètres. « En passant par les fleuves, nous agissons sur la pollution de l'air, la congestion des villes et l'encombrement de l'espace public », ajoute-t-il.

Les choses s'accélèrent ces derniers mois pour la start-up, « même si la conduite du changement prend du temps », souligne Thomas Castan. L'entreprise est actuellement en train de lever des fonds et d'ouvrir son capital pour accélérer son expansion en France. Déjà installée à Strasbourg et Lyon, ULS a remporté en décembre dernier un appel à projet pour développer le fret urbain à Charenton-le-Pont en 2025 , et prépare le déploiement de sa solution à Mulhouse et Rouen d'ici à la fin de l'année.

Une solution industrielle et intégrée

« Nous avons beaucoup de clients intéressés », observe le fondateur d'ULS. La start-up livre différentes denrées en vélos-cargos à assistance électrique. En tout, ce sont plus de 10.000 colis pour le groupe Geodis, 30 tonnes de boissons, 40 tonnes de farine, ainsi que la prise en charge de la reverse logistique de Paprec notamment. « Quand nos vélos reviennent, ils sont donc chargés avec des déchets ou des retours pour optimiser leurs déplacements », précise-t-il.

Avec plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires en 2022, la jeune pousse continue de recruter et devrait atteindre 150 salariés. « Pour que le fret fluvial fonctionne, il faut proposer une solution industrielle, gérée de A à Z et globalisée en termes de marchandises », assure l'entrepreneur. Des centaines de palettes adaptées aux vélos-cargos sont donc embarquées sur les bateaux pour traverser les villes d'un bout à l'autre.

Persuader un géant de la discipline comme Geodis n'est pourtant pas si simple. Le coup de pouce vient des collectivités territoriales. Onze communes - dont Lyon et Strasbourg - ont instauré des zones à faible émission interdisant l'accès à certains véhicules depuis le 1^er janvier 2023. Une manière d'inciter à repenser la logistique pour la rendre plus respectueuse de l'environnement.

Convaincre les collectivités

A l'origine, la ville de Strasbourg a contacté Thomas Castan, propriétaire d'une plateforme portuaire proche du centre-ville. Le but ? Développer la logistique sur le dernier kilomètre. « Les collectivités territoriales sont convaincues de l'intérêt du fluvial », déclare-t-il.

En effet, souvent construites à proximité d'un fleuve ou d'un de ses affluents, les villes en misant sur les transporteurs fluviaux, réduisent le nombre de camionnettes en centre-ville. La start-up a identifié des quais et des plateformes de massification des flux dans 22 villes pour s'étendre. La prochaine étape pour l'entreprise est de lancer son propre bateau à propulsion électrique.