Publicité
Théma

Logistique fluviale : les transporteurs verdissent leurs flottes

Du grand groupe à la start-up, tous les transporteurs du secteur fluvial cherchent à tirer leur épingle du jeu pour assurer une logistique décarbonée. Hydrogène, biocarburants, électrique, toutes les solutions sont étudiées pour verdir la filière.

La start-up Fludis, fondée par Gilles Manuelle, possède un bateau à propulsion électrique pour assurer la logistique urbaine sur le dernier kilomètre.
La start-up Fludis, fondée par Gilles Manuelle, possède un bateau à propulsion électrique pour assurer la logistique urbaine sur le dernier kilomètre. (Come Sittler/REA)

Par Audrey Guettier

Publié le 19 mars 2024 à 07:00Mis à jour le 28 mars 2024 à 16:57

Sogestran, Fludis, ULS, les transporteurs fluviaux investissent pour verdir leurs moyens de transport. Si Voies navigables de France (VNF) finance en partie ces innovations, les entreprises ont aussi pris à bras-le-corps cette nouvelle ambition. « Nous les accompagnons pour les faire basculer vers d'autres carburants que ce soit l'électrique ou l'hydrogène par exemple », appuie Anne Debar, directrice générale déléguée de VNF. La filière s'active donc pour opérer sa propre transition énergétique, mais à petite échelle pour l'instant.

Les entreprises ont choisi d'innover pour ne pas rater le virage technologique qui les attend. Electriques, hydrogène ou biocarburants, les nouvelles flottes « vertes » ne sont pas encore la norme dans la filière. « Nos clients et les politiques nous disent que le gazole non routier (GNR) doit être remplacé, or il n'y a pas de nouveaux carburants », observe Pierre-Yves Girardet, directeur général de Blue Line Logistics, filiale de l'armateur fluvial et maritime Sogestran. Seul le biocarburant HVO (huiles végétales usagées hydrotraitées) est en expérimentation, mais est souvent considéré comme une mesure transitoire pour décarboner les flottes.

Des matières premières coûteuses

Chez Blue Line Logistics, les réflexions ont donc débuté en 2018-2019 pour construire le Zulu 5 et le Zulu 6 à destination de la logistique urbaine. Sorti de chantier en 2021, Zulu 5 est en fonctionnement à Lyon avec un moteur hybride (électrique - diesel) pour transporter les déchets et les boissons. Pour le second bateau, l'entreprise a misé sur l'hydrogène en installant deux piles à combustibles à son bord pour une distance de 300 km maximum. « Cela permet d'être plus flexible que l'électrique car nous n'avons pas besoin de parcourir la même distance à chaque fois », souligne Pierre-Yves Girardet.

Publicité

Financé en partie par l'Union européenne, ce bateau veut ouvrir la voie de l'hydrogène dans le secteur. Néanmoins, miser sur l'hydrogène coûte cher. Le coût du Zulu 6, mis en service en 2024, est de près de 5 millions d'euros, le double d'un bateau traditionnel. De plus, le prix de l'hydrogène est à multiplier par six par rapport au GNR.

Des bornes de recharges attendues

D'autres armateurs ont donc choisi d'investir dans la propulsion électrique. C'est notamment le cas du navire de la start-up Fludis fondée par Gilles Manuelle en 2016. La jeune pousse possède un bateau à propulsion électrique pour assurer la livraison sur le dernier kilomètre à Paris. « On cherche à avoir une unité fluviale la plus vertueuse possible », confie-t-il. Adaptée à la logistique urbaine, cette solution est aussi envisagée par Urban Logistic Solutions pour son fret fluvial.

Cependant, les entreprises choisissent souvent le rétrofit, c'est-à-dire de convertir un moteur thermique par un moteur à propulsion électrique. Une manière de s'adapter à l'arrivée des zones à faible émission qui interdiront certains véhicules d'y circuler. Seule contrainte ? Le manque de bornes électriques, malgré une dynamique lancée par Voies navigables de France pour en installer et amener l'électricité sur les quais.

Retrouvez l'intégralité de notre dossier :

Logistique : la révolution IA a commencé

Audrey Guettier

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité