Le gouvernement va renforcer en priorité la sécurité de "150 à 200" établissements scolaires "les plus à risque"

Le gouvernement "traque" les auteurs de menaces envoyées à des lycées de la région parisienne, a fait savoir Gabriel Attal ce 21 mars à l'issue d’une réunion interministérielle sur la sécurisation des établissements scolaires. Un audit des espaces numériques de travail (ENT), touchés par ces menaces, va être lancé dans la région Ile-de-France. Une réunion est annoncée le 4 avril pour renforcer en priorité la sécurité de "150 à 200" établissements "les plus à risque", sachant que sur les 500 établissements scolaires identifiés dans le cadre de l'enquête flash menée en octobre 2023, 150 ont déjà vu leur sécurité renforcée.  

À la suite des messages menaçants dont des lycées d’Île-de-France ont été la cible via une intrusion dans leurs espaces numériques de travail (ENT) mercredi 20 mars 2024, Gabriel Attal a annoncé "le déclenchement d'un audit de ces ENT", en lien avec la région, "pour poursuivre et punir, avec les services du ministère de la Justice, les auteurs de ces menaces". "Une enquête est ouverte pour retrouver ces auteurs anonymes, et ils doivent savoir que nous les traquons et que nous les sanctionnons", a prévenu le Premier ministre jeudi 21 mars alors qu'il s'exprimait à l'issue d'une réunion sur la sécurisation des établissements scolaires, à laquelle participaient les ministres Eric Dupond-Moretti (Justice), Nicole Belloubet (Education), et Sabrina Agresti-Roubache (Ville). Il jugé "inacceptables, inadmissibles" ces messages qui "cherchent à atteindre à la sérénité nécessaire dans nos établissements scolaires". 

Des messages de menaces d'attentat terroriste, accompagnés d'une vidéo de décapitation, ont en effet été envoyés depuis mercredi 20 mars à des lycées de la région parisienne par le piratage des ENT. Ces faits interviennent après une vague d'alertes à la bombe dans plusieurs établissements à l'automne. "Une cinquantaine" d'établissements sont concernés à ce stade, a indiqué la région Ile-de-France. Selon une source ministérielle, les messages ne se propagent plus car les ENT "ont été suspendus".

Retour sur l'enquête flash d'octobre

Après l’attentat d’Arras du 13 octobre 2023, le ministère de l’Éducation nationale avait lancé une enquête flash sur la sécurité des établissements scolaires, afin de faire un état des lieux de la sécurisation des établissements et de recueillir leurs besoins en la matière (notre article du 16 octobre 2023).  Gabriel Attal avait ensuite tenu une réunion avec les collectivités pour connaître leurs attentes (notre article du 18 octobre). Celles-ci avaient alors demandé des "moyens supplémentaires" pour améliorer la sécurité des établissements scolaires, et souhaité notamment installer des bornes d'appel dans les lycées pour avoir en urgence le contact avec les forces de police ou de gendarmerie et réclamé des plans de formation pour toute la communauté éducative. 

Alarmes anti-intrusion et plans de formations [des] personnels

À la sortie de la réunion, Gabriel Attal est revenu sur cette enquête flash : sur les 500 établissements identifiés, "150 établissements ont déjà vu leur sécurité renforcée", a-t-il indiqué, précisant que cela inclut "les alarmes anti-intrusion, qui ont fait leurs preuves". Le Premier ministre a par ailleurs annoncé la tenue le 4 avril d'une réunion sur la sécurisation de "150 à 200" établissements considérés comme "plus particulièrement à risque", promettant de "nettoyer les trottoirs aux abords" face aux "gangs" et aux "deals". 

Nicole Belloubet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti recevront "l'ensemble des préfets, des recteurs d'académie et des procureurs généraux pour lancer une mobilisation" au niveau départemental visant à apporter "une réponse appropriée" aux établissements à risque, a détaillé le Premier ministre. Dans les prochaines opérations "place nette" de lutte contre le trafic de stupéfiants, "il y aura un volet spécifique dédié aux abords des établissements scolaires", a-t-il ajouté en promettant "sécurisation cyber, sécurisation dedans (...) et sécurisation dehors".