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TERRITOIRES

Tribune | « De la nécessité de territorialiser la transition verte des métiers »

PUBLIÉ LE 25 MARS 2024
CAMILLE BOURGEOIS, CONSULTANTE CHEZ CHEFCAB
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Tribune | « De la nécessité de territorialiser la transition verte des métiers »
Crédits : Camille Bourgeois
Dans cette tribune, Camille Bourgeois, consultante chez Chefcab, soutient que la transition verte des métiers ne sera possible qu’avec l’intégration des enjeux d’emploi et de formation à l’échelle territoriale, comme dans le cadre des COP régionales. 

Si vous connaissez l’histoire de «Solène, d’un courant d’air et d’une prise », ou de « Selma, d’une pipette et d’un marais », vous êtes familiers de la nouvelle campagne de communication du ministère de la Transition écologique. Largement relayée sur les réseaux sociaux depuis début mars, elle vise à combler près de 3000 nouveaux postes en lien avec la transition écologique. Ce doublement des ouvertures de poste dans le secteur par rapport à 2021 confirme l’orientation décrite dans le nouveau rapport du Secrétariat général à la planification écologique. Dans sa « Stratégie emplois et compétences pour la planification écologique » publiée mi-février, l’institution dirigée par Antoine Pellion se penche pour la toute première fois sur les questions d’emploi et de formation comme clés de voûte d’une transition écologique réussie.

Le rapport estime que la planification écologique mènera à la création de 150 000 nouveaux emplois d’ici 2030. Derrière ce chiffre encourageant se cachent un véritable défi et des reconfigurations profondes entre les secteurs. Si 400 000 ETP ont vocation à être créés dans les 6 prochaines années, 250 000 ont eux vocation à disparaître. L’enjeu d’accompagnement de ces transitions est donc crucial et ce dans toutes les sphères de la société.

Dans les faits cependant, les ambitions du gouvernement ont du mal à suivre. Selon une récente enquête IFOP/Unédic, plus de la moitié des travailleurs interrogés (54 %) estiment que leurs compétences ne sont pas adaptées aux défis écologiques. En parallèle, si l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) précise dans une étude publiée en septembre 2023 que le nombre d’offres d’emploi cadre a augmenté de 48 % entre 2019 et 2022 dans les métiers ayant une finalité environnementale, ceux-ci ne représentent actuellement que 1 % de l’emploi cadre. Face au défi d’embarquer salariés et entreprises dans la transition écologique, il n’est pas certain que les campagnes de communication du ministère permettront de combler à elles seules les 150 000 nouveaux emplois à horizon 2030.

À ce titre, la mention d’une planification décentralisée dans le rapport du Secrétariat général à la Planification écologique apparaît particulièrement pertinente. Les territoires français nécessitent chacun une approche spécifique, qui prenne en compte leurs particularités économiques et les besoins qui en découlent. Une fois la phase d’identification réalisée, les territoires seront à même de constituer un moteur d’action particulièrement efficace pour mener à bien les transitions à venir. Les régions, par exemple, sont de véritables fers de lance en matière de formation, et disposent de compétences majeures en matière de développement économique. Loin d’être des acteurs passifs des transitions à venir, elles disposent d’une voix singulière et des outils nécessaires pour réussir les mutations exigeantes qui ont déjà commencé.

Alors que les COP territoriales s’attachent depuis leur lancement en novembre 2023 à décliner localement des objectifs nationaux de la transition écologique, il semble indispensable que leurs travaux intègrent des réflexions sur l’emploi et la formation. Ces instances de concertation réunissant les régions, les préfectures, les associations et le tissu économique local, concentraient jusque-là leurs efforts sur les objectifs énergétiques et de biodiversité, alors même que ceux-ci seront inatteignables sans le développement des compétences nécessaires. À terme, des COP centrées sur les métiers pourraient être lancées, afin de suivre dans la durée les besoins et les avancées de chaque secteur. Ainsi, seule une approche locale permettrait de répondre aux défis de la transition écologique, tout en favorisant le développement économique et social des territoires.
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