Des cadres toujours très attachés au télétravail

L’Apec révèle dans une étude récente consacrée au télétravail une appétence toujours très forte de la part des cadres en entreprise pour le télétravail, au point que près de la moitié d’entre eux se déclare prêt à changer d’employeur si celui-ci ne proposait plus ce type d’organisation du travail. "Le retour au 100% présentiel ne semble pas être une option", conclut l’étude.

Le contexte, chacun le connaît : la généralisation du télétravail au sein des entreprises doit beaucoup à la crise sanitaire de 2020-2021 et aux périodes prolongées de confinement qui l’ont caractérisée. L’Apec révèle dans une étude publiée mi-mars que 4 ans après, 67% des cadres télétravaillent au moins une journée par semaine, "une proportion qui progresse encore dans les PME-TPE", souligne même l’Apec. Au total, près de 50% d’entre eux souhaiteraient même davantage télétravailler. Un constat qui éloigne un peu plus la perspective d’un retour au statu quo ante.

Le télétravail est devenu une composante structurelle de l’organisation du travail

Pour beaucoup de cadres, le télétravail n’est clairement plus une option, mais un acquis. Au point que les possibilités offertes - ou pas - en la matière par les employeurs constituent un véritable point d’achoppement pour 51% des cadres interrogés. Au total, 80% des cadres actuellement en télétravail seraient mécontents si leur entreprise supprimait l’accès au télétravail. Un cas de figure qui serait même rédhibitoire pour 45% d’entre eux qui envisageraient dès lors de changer d’entreprise. Une part qui grimpe à 57% chez les cadres de moins de 35 ans ! Autre enseignement, le télétravail, originellement adopté par les grands groupes, continue de se diffuser dans les PME-TPE où la part des cadres régulièrement en télétravail est de 54% (contre 74% dans les grands groupes). Ce qui fait dire à Gilles Gateau, directeur général de l’Apec : "Le télétravail n’est plus une réponse conjoncturelle à une crise, c’est devenu une composante structurelle de l’organisation du travail."

Un frein à l’évolution professionnelle ?

Pour illustrer le propos, l’étude relève que 50% des cadres souhaitent voir augmenter leur quota de jours en télétravail : ils sont aujourd’hui 14% à déclarer vouloir télétravailler 1 jour par semaine, 30% favorables à 2 jours par semaine, 22% souhaitant télétravailler 3 jours par semaine et seulement 6% prêt à aller jusqu’à 4 jours par semaine. A contrario, ils sont 13% à ne pas souhaiter télétravailler. L’Apec rappelle également qu’un quart des cadres travaillent toujours en présentiel "par choix ou par obligation". Adeptes ou non du télétravail, les cadres interrogés identifient clairement quelques points négatifs, dont le premier d’entre eux est le brouillage entre sphère privée et sphère professionnelle qui s’avère une véritable difficulté pour 4 cadres sur 10. Pour les plus jeunes - pourtant les plus attachés au concept de télétravail - celui-ci est même envisagé comme un frein à l’évolution professionnelle, leur manager n’appréciant pas toujours leur charge de travail ainsi que les difficultés à réaliser l’ensemble des tâches qui leur sont confiées. Ils sont au total 23% à déclarer éprouver des difficultés à demander de l’aide à leurs collègues ; un pourcentage qui grimpe même à 33% chez les cadres les plus jeunes et qui pose plus globalement la question de l’évolution de la fonction de manager à l’aune de la généralisation du télétravail.