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RSE et durabilité : où en sont les entreprises pour passer du concept à l'action ?

Conduite sous le prisme métier auprès de 200 cadres de grands groupes, l'étude de Bartle, Birdeo et l'ESSEC Business School s'interroge : « la durabilité est-elle en passe de transformer l'ensemble des métiers ? ». Éléments de réponse.

Gouvernance  |    |  G. Dudouet

Pour réaliser son étude sur les mutations profondes qu'implique la RSE dans le monde de l'entreprise, les cabinets Bartle, Birdeo et l'ESSEC Business School ont opté pour un axe métier. Au casting des sondés : des cadres de la supply chain, de la finance, des achats, de l'innovation et R&D, des ressources humaines, du marketing et de la communication.

“ 96 % des sondés considèrent que leur métier est en grande partie concerné par les enjeux de durabilité ” Caroline Renoux, Birdeo
  « Si aujourd'hui un tiers des responsables RSE interrogés sont membres du comité de direction ou du conseil d'administration, 96 % de l'ensemble des sondés, tous métiers confondus, considèrent que leur métier est en grande partie concerné par les enjeux de durabilité. Cela démontre que cette question n'est plus seulement l'apanage des directions RSE mais une composante essentielle de chacune des activités de l'entreprise » commente Caroline Renoux, la fondatrice du cabinet conseil RH Birdeo.

75 % des cadres se forment par eux-mêmes

Regard des salariés sur la RSE

Un sondage de l'IFOP, paru le 18 mars dernier, met en lumière la vision des salariés français sur leur entreprise en matière de politique RSE. S'il s'agit d'un enjeu globalement bien appréhendé par les salariés, avec 62 % de sondés qui connaissent ce terme, seul 29 % déclarent savoir précisément de quoi il s'agit.

Pour l'ensemble des répondants, l'environnement et les conditions de travail apparaissent, avec des scores respectifs de 76 % et de 75 %, comme les deux piliers majeurs relevant de la RSE.

En outre, si 84 % déclarent être préoccupés par le réchauffement climatique, ils sont 75 % à estimer que leur entreprise doit agir en priorité sur l'augmentation de leur salaire. L'environnement passe alors au second plan : seulement 41 % des sondés jugeant que l'investissement de leur entreprise sur cette thématique devant être prioritaire. Enfin, un salarié sur deux (49 %) affirme que son entreprise est engagée dans une démarche RSE. Et 74 % des salariés dont l'entreprise agit déjà sur ces enjeux ont le sentiment qu'elle se positionne suffisamment sur les thématiques qui s'y rattachent.
Aussi, alors que la formation apparait comme un maillon incontournable pour se mettre au diapason, son approche concernant la RSE, émane le plus souvent d'une démarche personnelle. En effet, selon l'étude, si 62 % des répondants souhaiteraient suivre des cursus spécifiques aux enjeux de durabilité de leur métier, 75 % se forment par eux-mêmes via des conférences, des MOOC. « L'apprentissage entre pairs (peer learning), confrères, consœurs est également une modalité évoquée par 35 % des sondés. Cela peut-être par le biais de groupes de travail intra-entreprise, d'associations à l'instar du Collèges des directeurs du développement durable (C3D) qui réunit 300 professionnels de ce type. Mais aussi par le biais de fédérations comme l'Union professionnelle de la beauté où les acteurs du secteur travaillent ensemble sur l'éco-conception de flacons », détaille Caroline Renoux.

Bientôt des primes d'intéressement à destination des managers

L'étude démontre également, au regard des enjeux sociaux et environnementaux, mais aussi économiques, la nécessité pour les métiers de direction d'accroitre leurs compétences autour de ces volets. Un directeur financier doit désormais appréhender la comptabilité carbone. Un responsable de supply chain doit intégrer des critères de durabilité et d'éthique dans les processus de sélection des fournisseurs. « Aujourd'hui, si les RH intègrent ces compétences dans les fiches de poste, certains pionniers travaillent également à la notion de RSE dans l'évaluation de la performance via des salaires associés. Concrètement, tous les dirigeants des entreprises du CAC40 ont aujourd'hui une partie de leur rémunération variable sur les enjeux RSE. C'est un premier pas qui ne concerne pas encore les managers intermédiaires mais qui démontre une évolution très forte sur le sujet », confie Caroline Renoux.

Le maillon faible : définir l'impact réel de son business model

Toutefois, une question demeure. Comment évaluer et intégrer concrètement cette notion de durabilité dans ces métiers ? Et surtout pour quels résultats ? L'étude révèle qu'à ce jour la compétence la plus mobilisée concernant la notion de RSE se situe pour 76 % des répondants dans la caractérisation de l'impact du business model de l'entreprise. Et que 74 % des compétences relatives à la RSE sont actuellement utilisées à identifier des pistes de solutions pour le réduire. L'heure est donc principalement à la réflexion.

« Clairement, la sensibilisation à la RSE a été actée par les entreprises. Mais désormais, comment passer à l'étape supérieure ? Au regard de l'étude, l'élément le plus marquant à relever porte sur cette notion de validation et d'évaluation de l'impact, remarque Caroline Renoux. Aujourd'hui on parle beaucoup de carbone, parce qu'il reste accessible en termes d'estimation, mais qu'en est-il, par exemple, de la biodiversité, des droits humains ? ». L'approche systémique de l'impact du business model apparait donc, pour l'heure, comme le maillon faible de l'ambition de durabilité escomptée par les entreprises.

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