Le secteur public du spectacle vivant prévoit une baisse d'activité drastique

Une diminution de 54% du nombre de représentations pour la saison 2024/2025 dans le secteur public du spectacle vivant, c'est la prévision alarmante de l'Association des professionnels de l'administration du spectacle (Lapas), selon une enquête flash publiée fin mars.

"Suite aux alertes concernant les baisses drastiques d'activités, les réalités de conditions de travail dégradées et les prévisions désastreuses pour le secteur de la création artistique remontées par les adhérents ces derniers mois, nous avons souhaité avoir une vision plus concrète des implications imminentes de la crise actuelle à laquelle s'ajoutent les perspectives de baisses budgétaires sur les années à venir", explique Lapas dans un communiqué.

Outre la diminution du nombre de représentations, l'enquête souligne que seules 58% des représentations prévues sur la saison 2024/2025 sont confirmées à ce jour, que 27% des bureaux de production et 40% des compagnies ne pensent pas pouvoir maintenir les emplois du personnel administratif tels qu'ils sont aujourd'hui, et enfin que 22% des artistes accompagnés réfléchissent à arrêter leur carrière ou à dissoudre leur compagnie. Pour Lapas, "c'est une casse sociale et une casse artistique qui est déjà en cours". L'association, qui demandait "urgemment" un rendez-vous auprès de la direction de la création artistique, devrait être reçue au ministère de la Culture le 16 avril prochain.

Cette information arrive dans un contexte tendu pour le budget du ministère de la Culture. Obligée de réduire la voilure à hauteur de 204 millions d'euros – dont 100 millions pour le patrimoine et 96 millions pour la création – dans le cadre de la réduction des dépenses de l'État, Rachida Dati a précisé le 5 avril que plusieurs grandes institutions seraient touchées par cette baisse des moyens, à l'image de l'Opéra de Paris (6 millions d'euros en moins), la Comédie-Française (5 millions), le musée du Louvre (3 millions) ou encore le théâtre de La Colline et le Théâtre national de Chaillot (500.000 euros chacun). Lors de cette annonce, la ministre de la Culture a néanmoins assuré qu'"il n'y aurait pas un euro qui manquera sur les territoires".