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Un rapport pointe « l’explosion » du nombre d’enseignants vacataires dans les universités

En augmentation de 30 % en sept ans, les vacataires sont désormais majoritaires au sein des personnels enseignants dans les universités, révèle, jeudi, une note du collectif Nos services publics.

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Publié le 11 avril 2024 à 06h00, modifié le 11 avril 2024 à 12h47

Temps de Lecture 2 min.

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Sur le campus de l’université Bordeaux-Montaigne, à Pessac (Gironde), le 12 janvier 2023.

L’université ne peut pas se passer des enseignants vacataires et, ce faisant, elle les maltraite. Dans une note consacrée à « l’ubérisation de l’enseignement supérieur », publiée jeudi 11 avril, le collectif transpartisan Nos services publics documente l’« explosion » des recrutements de vacataires, qui a conduit à précariser des milliers d’enseignants en attente d’une titularisation.

En théorie, la vacation peut servir de sas entre la thèse et la titularisation comme maître de conférences ou chargé de recherches, mais le faible nombre de postes et de contrats postdoctoraux ouverts chaque année « tend à prolonger cette phase de transition parfois indéfiniment », acte la note. Initialement conçu pour faire intervenir, de manière ponctuelle, des professionnels du secteur économique à l’université, le statut de vacataire est aujourd’hui très largement utilisé pour dispenser les heures de cours que ne peuvent assurer les agents titulaires ou contractuels, faute d’être en nombre suffisant.

En outre, « les vacataires sont ceux qui assument généralement les tâches les moins prestigieuses de l’université, mais à qui, paradoxalement, on confie aussi la responsabilité d’enseigner les fondements d’un savoir universitaire en premier cycle », pointe le collectif.

Effectifs invisibles

Pour les universités, l’avantage du recours à la vacation vient de ce qu’elle est assimilée à une prestation de services et non à un emploi. « Les enseignants vacataires, qui représentent pourtant les deux tiers (64 %) des personnels enseignants, n’apparaissent donc pas dans les effectifs des universités », soulignent les auteurs, qui évoquent une façon de satisfaire artificiellement les objectifs de limitation des emplois publics, en faisant disparaître des postes du budget de l’Etat, quitte à les rendre plus précaires.

Les vacataires sont désormais majoritaires au sein de l’enseignement supérieur, au nombre de 167 000 pour l’année scolaire 2021-2022, en augmentation constante (+ 30 % en sept ans). Auprès d’eux, on compte 55 000 enseignants-chercheurs titulaires, 13 000 enseignants titulaires et environ 20 000 enseignants contractuels.

D’une manière logique, ces enseignants sont ceux qui fournissent le plus grand nombre d’heures : quelque 5,6 millions d’heures équivalent TD (travaux dirigés) en 2020-2021, soit l’équivalent du service d’enseignement de 29 000 enseignants-chercheurs titulaires à temps complet.

Comment en est-on arrivé là ? En 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités a donné, à chaque établissement, la responsabilité de son budget et de sa stratégie de recrutement, dans un contexte de sous-financement global, rappelle le collectif. « La pression budgétaire accrue a ainsi conduit les universités à adopter des politiques visant, avant tout, à contenir les coûts. » Une heure de vacation revient à l’université environ cinq fois moins cher qu’une heure de cours assurée par un titulaire (50 euros contre 300 euros en moyenne).

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