Paris élue deuxième ville d’Europe « la plus agréable à vivre »

La Ville de Paris s’est félicitée d’avoir été placée sur la deuxième marche du podium des villes européennes où il fait le mieux vivre selon un classement canadien. Les internautes restent sceptiques.

Paris arrive sur la deuxième marche du podium des villes européennes où il fait le mieux vivre selon un classement canadien. LP/Delphine Goldsztejn
Paris arrive sur la deuxième marche du podium des villes européennes où il fait le mieux vivre selon un classement canadien. LP/Delphine Goldsztejn

    Paris, deuxième ville d’Europe de plus de 500 000 habitants la plus agréable à vivre ? C’est en tout ce qui ressort du classement réalisé par le cabinet canadien Resonance Consultancy. La Ville Lumière arrive juste derrière la capitale du Royaume-Uni, Londres, et devant la capitale allemande, Berlin. « Une belle reconnaissance l’année où de nombreux visiteurs sont attendus pour les Jeux », s’est réjouie la Ville de Paris sur le réseau social X.

    Pour arriver à ce résultat pour le moins élogieux, le cabinet canadien qui se spécialise dans les domaines du tourisme, de l’immobilier et du développement économique a analysé plus de 180 villes européennes en utilisant entre autres des statistiques européennes (OCDE et Eurostat) et des données récoltées via les plateformes comme Google, Instagram ou encore TripAdvisor.

    Plusieurs critères ont été pris en compte à l’image des innovations urbaines, des différents aménagements pour faire face aux nouveaux enjeux climatiques, de la place faite aux piétons et aux mobilités douces, de la diversité de l’offre culturelle ou encore de son image à l’international.

    Ainsi Paris, capitale « enivrante », est considérée par Resonance Consultancy comme une championne mondiale en ce qui concerne la politique menée pour faciliter le quotidien des piétons et des vélos. Et elle offrirait une vie en plein air comme nulle part ailleurs grâce notamment à sa « réinvention urbaine tournée vers l’avenir comme le monde n’en a jamais vu ».

    Plus de vélos que de voitures sur la route

    À ce titre, Paris « tire largement son épingle du jeu », se félicite la Ville. La municipalité met notamment en avant le fait que, depuis plusieurs années, « les aménagements cyclables ont fleuri partout, amenant les Parisiens et Grands Parisiens à délaisser largement leur voiture au profit du vélo », comme l’a récemment dévoilé une étude de l’Institut Paris région qui montre que, désormais, 11,2 % des déplacements se font à vélo dans la capitale, contre seulement 4,3 % en voiture.

    À ce propos, le cabinet salue le « nombre incroyable de 70 % des Parisiens qui ne possèdent pas de voiture » et « l’engagement total » en faveur du vélo, plaçant la ville parmi les plus favorables aux cyclistes de la planète grâce à la poursuite de son plan vélo. « Le maillage cyclable ne va d’ailleurs pas s’arrêter là, puisque le nouveau plan vélo vise une ville 100 % cyclable à l’horizon 2026 », ajoute la Ville sur son site.

    « Les piétons reçoivent le même amour », poursuit le cabinet, précisant que 65 % de tous les déplacements sont effectués à pied à Paris. « Un chiffre qui a augmenté de 12 % entre 2010 et 2020 ». Réhabilitation de grandes places comme Nation, République ou encore Bastille et végétalisation de nombreuses rues : « 155 000 arbres ont été plantés en dix ans, et 45 nouveaux hectares d’espaces verts ont été créés », se vante la mairie, ajoutant à cela l’aménagement de 200 « rues aux écoles ».



    Le rapport souligne également la réduction de la place de la voiture, d’abord grâce à la limitation de la vitesse à 30 km/h intra-muros, tandis que celle du périph s’abaissera à 50 km/h d’ici cet automne afin d’atténuer la pollution atmosphérique et sonore.

    « Des bouchons, de la saleté, des travaux partout… »

    Le plus gros investissement dans la mobilité, selon Resonance Consultancy, reste cependant l’expansion du métro parisien, « qui fait déjà l’envie du monde entier avec son réseau de 800 km et 16 lignes parfaitement intégrées dans un système ferroviaire de banlieue » ainsi que le Grand Paris Express, « plus grand projet d’infrastructure civile d’Europe » avec son futur réseau de 200 km. Un bon point dont la compétence ne relève toutefois pas de la Ville de Paris.



    Le résultat du classement a très vite été critiqué par les opposants à la municipalité. « Si on interroge les habitants, la réponse serait différente », soulève de nombreux internautes. Il est vrai que pour établir cette hiérarchie, seules des données chiffrées ont été collectées. Or celles-ci prêtent parfois à précaution.

    Le nombre d’arbres réellement planté par la Ville de Paris est par exemple sujet à débat. Les rues aux écoles, certes plébiscitées, ne sont pour l’heure principalement aménagées que devant les établissements déjà les moins pollués. Et alors que le classement loue la place faite aux piétons, Paris est au contraire régulièrement critiquée en la matière, d’où un nouveau plan piétons récemment lancé. Un biais qui vaut toutefois pour toutes les villes du classement.