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En chiffres

Emploi : les intentions d'embauches restent soutenues en France

France Travail et le Credoc prévoient près de 2,8 millions de projets de recrutement cette année, hors contrats courts, soit une baisse de 8,5 % par rapport à 2023. Après deux années exceptionnelles, cela demeure « un niveau historiquement élevé ». Les difficultés à trouver le bon candidat sont toujours très importantes.

France Travail, qui dispose de 6.000 conseillers entreprise, veut augmenter de 50 % cette année le nombre de recruteurs visités avec l'aide des autres intervenants du réseau éponyme.
France Travail, qui dispose de 6.000 conseillers entreprise, veut augmenter de 50 % cette année le nombre de recruteurs visités avec l'aide des autres intervenants du réseau éponyme.

Par Alain Ruello

Publié le 24 avr. 2024 à 13:36Mis à jour le 25 avr. 2024 à 11:07

La croissance est au point mort en France mais les entreprises embauchent toujours beaucoup. La publication ce mercredi de l'édition 2024 du baromètre annuel de France Travail avec le Credoc sur les besoins de main-d'oeuvre des entreprises et leurs anticipations de difficultés de recrutement dessine un marché du travail loin d'être à l'arrêt. Même si un ralentissement sensible est perceptible après l'euphorie ayant suivi la sortie de la pandémie de Covid.

« Après deux années exceptionnelles, les intentions d'embauches restent à un niveau historiquement élevé, ce qui témoigne du dynamisme du marché du travail », a souligné le directeur général adjoint en charge du réseau de l'ex-Pôle emploi, Stéphane Ducatez, lors d'un point de presse.

Changement conjoncturel

L'enquête fait ressortir près de 2,8 millions projets de recrutements en 2024 (deux sur trois dans les services), sachant que ces projets se réalisent à près de 80 %, et qu'ils peuvent en entraîner d'autres par effet de cascade lorsque l'embauche concerne un salarié en poste. Ce chiffre est donc un plancher. D'autant plus qu'il ne prend pas en compte les millions de contrats courts, CDD ou mission d'intérim, et exclut la fonction publique d'Etat.

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Il marque pourtant un recul net, de 257.000 par rapport à 2023 (-8,5 %). La part des établissements prévoyant d'étoffer leurs effectifs baisse elle aussi, pour passer de 31 % à 28,2 %, mais demeure à un étiage « extrêmement élevé ». Ce repli est perceptible quelle que soit la taille des entreprises et quels que soient les secteurs d'activité même s'il est beaucoup plus marqué dans la construction, crise de l'immobilier oblige. Seules les activités financières et d'assurances tirent leur épingle du jeu. Toutes les régions sont concernées également.

Pour Stéphane Ducatez, ces chiffres marquent un changement conjoncturel : là où en 2022 et 2023, les intentions d'embauches étaient portées par de « nouvelles activités », en 2024 « le surcroît d'activité » a pris le relais. Les chiffres des déclarations d'embauches au premier trimestre, réalisées celles-là, par l'Urssaf, confirment que le marché du travail reste dynamique.

Les anticipations de difficultés de recrutement, logiquement, suivent la même tendance : 57,4 % des établissements en font état, contre 61 % l'année dernière, mais cela reste très supérieur à la situation de 2019 (50,2 %). La progression spectaculaire des embauches depuis et la baisse concomitante du chômage rend la main-d'oeuvre plus rare, les employeurs mettant aussi en avant le profil inadapté des candidats, quand ce ne sont pas les conditions de travail qui les rebutent.

Abandons de recrutements

Pour combien de recrutements abandonnés in fine faute de candidats adéquats ? Entre 338.000 et 516.000 en 2023, dont 222.000 à 339.000 en CDI ou CDD de plus de six mois, estime France Travail. Soit 10 % environ de plus qu'en 2022. Soit aussi entre 3,2 % et 4,8 % des embauches durables effectivement conclues l'année dernière qui ont donc manqué à l'appel.

De quoi donner de l'eau au moulin du gouvernement qui martèle que les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi ne sont toujours pas assez incitatives à la reprise d'un emploi. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, avait rendez-vous ce mercredi avec le chef du gouvernement, Gabriel Attal, pour préparer la nouvelle convention Unédic, celle des partenaires sociaux conclue en novembre étant enterrée .

Cette nouvelle réforme de l'assurance-chômage, qui s'appliquera par décret à compter du 1er juillet, est censée faire l'objet d'une concertation avec les partenaires sociaux. Pour quels arbitrages in fine ? Baisse de la durée maximale d'indemnisation ? Du montant de l'allocation ? Augmentation du nombre de mois travaillés pour être indemnisés ?

Interrogée mardi en marge d'un déplacement consacré à la sécurité au travail, Catherine Vautrin a botté en touche. « Ma préférence va à tout ce qui permet de ramener à l'emploi dans les meilleures conditions possibles. On avance considérablement sur le dossier », a-t-elle simplement indiqué. Une mesure ne fait aucun doute : le recul de deux ans des bornes d'âges (53 et 55 ans) donnant lieu à une durée d'indemnisation augmentée. « C'est une mesure logique pour tenir compte de la réforme des retraites », a-t-elle avancé.

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Alain Ruello

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