Quelle attitude adopter ? Que dire, ou ne pas dire ? Ce sont des questions simples pour des situations qui ne le sont pas, que se posent les soignants de pédiatrie, depuis l’arrivée en nombre dans leur service de jeunes adolescents – des filles en grande majorité – en grande souffrance psychique, le plus souvent après une tentative de suicide, raconte Catherine (qui a souhaité rester anonyme), infirmière à l’hôpital Antoine-Béclère (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), à Clamart (Hauts-de-Seine).
Au quatrième étage de l’une des grandes barres de ce mastodonte hospitalier, les dix-sept lits de pédiatrie générale sont, pour moitié au moins, désormais occupés en permanence par des jeunes en détresse mentale. Une vingtaine d’autres lits du service accueillent, dans le reste du bâtiment, les plus petits. Cela fait vingt ans que Catherine exerce dans cet hôpital, et, si elle a du mal à dater précisément cette « vague », elle – comme d’autres – évoque un « avant » et un « après » Covid-19, tout en soulignant que l’augmentation du nombre d’adolescents à Antoine-Béclère a démarré « plus tôt ». Un phénomène auxquels de nombreux services de pédiatrie sont confrontés, alors que les places en pédopsychiatrie manquent.
Il vous reste 89.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.