
Les voitures françaises vont-elles bientôt rouler au vin rouge ? La question n’est pas aussi saugrenue qu’elle en a l’air de prime abord. La piste de la transformation de vin en bioéthanol est, en effet, à l’étude par la Confédération des coopératives vinicoles de France. Même si nul ne sait si elle aboutira, elle illustre, en tout cas, la sortie de route de la filière viticole française, confrontée à une crise de surproduction et cherchant à éliminer ses surplus.
« Nous avons structurellement entre 4 millions et 5 millions d’hectolitres en trop, répartis essentiellement dans les plus gros bassins viticoles producteurs de vins rouges, de Bordeaux au Languedoc, en passant par la vallée du Rhône », souligne Jérôme Despey, viticulteur à Saint-Géniès-des-Mourgues, dans l’Hérault, et premier vice-président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.
Pour expliquer ce débordement des cuves, d’aucuns évoquent la déconsommation de vin en France. Le phénomène n’est pas nouveau. La décrue a débuté au tournant des années 1970. Depuis, les volumes de jus de treille fermenté absorbés par les Français ont été quasiment divisés par deux, passant de 46 millions à 24 millions d’hectolitres en 2023, selon les données du Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique (CNIV).
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