Éducation : le ministre délégué Alexandre Portier veut « remettre à plat » la politique d’orientation à l’école
Chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, le ministre juge que la politique d’orientation est défaillante en France, et souhaite valoriser les métiers et les filières d’avenir avant l’entrée au lycée des élèves.

Face à une politique « défaillante », le ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, Alexandre Portier, a affirmé ce vendredi à l’AFP vouloir « remettre à plat » l’orientation à l’école pour « valoriser beaucoup plus les métiers ». Nouvellement nommé, l’ex député LR du Rhône s’exprimait à l’issue de son premier déplacement dans un lycée professionnel, dans le département des Ardennes.
« Il y a une politique qu’on doit aujourd’hui remettre à plat, c’est celle de l’orientation. Parce que ce que m’ont fait remonter les enseignants, c’est qu’ils avaient besoin qu’on puisse valoriser beaucoup plus les métiers et les filières en amont du lycée professionnel », a souligné le ministre. « Il y a des filières qui sont des filières d’avenir, où il y a des belles carrières à mener » et « malheureusement, notre politique d’orientation est défaillante à les mettre en tête de nos priorités », a-t-il ajouté.
Dans son discours de passation de pouvoirs, il y a dix jours, Alexandre Portier avait déjà indiqué que l’orientation serait l’une de ses « priorités », jugeant qu’il s’agissait d’un « levier majeur de lutte contre les inégalités et les assimilations sociales ». Sur le lycée professionnel, « ce qui est ressorti sur le terrain aujourd’hui, c’est qu’on avait besoin de stabilité et de visibilité », a-t-il par ailleurs souligné après sa visite au lycée Jean Moulin de Revin.
« Partir du terrain » et « apporter un cap clair »
« L’idée maintenant, c’est d’être dans une phase d’ajustement, qui part d’abord du terrain ». « Cela fait des années qu’on enchaîne les ministres, qu’on fait des zigzags permanents sur les politiques. Qu’est-ce que ça produit ? Énormément de frustration dans les établissements », a-t-il encore dit. « Ma priorité, c’est d’abord qu’on apporte un cap clair aux équipes et qu’on arrête de changer les règles du jeu en permanence ».
La réforme du lycée professionnel, l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes, avait été présentée en mai 2023. Des mesures avaient été mises en place à la rentrée suivant, comme la rémunération des lycéens pendant leur stage ou la création de « bureaux des entreprises » dans les lycées. D’autres sont entrées en vigueur début septembre, comme la réorganisation des six dernières semaines de l’année de terminale en un « parcours différencié » de préparation vers l’insertion professionnelle ou la poursuite d’études.
Emmanuel Macron avait par ailleurs annoncé une refonte de la carte des formations d’ici à 2026, afin de favoriser l’orientation des élèves vers les en tension. Sur ce volet, « ce sera vraiment ma priorité d’aller construire les choses bassin d’emploi par bassin d’emploi », a indiqué M. Portier.