Ethan frémit d’impatience. Pour cette partie de Monopoly revisité, le collégien de 3eB incarne Aurel, un quinquagénaire blanc, multipropriétaire au «gros» salaire de 300 euros et au patrimoine confortable de 2 000 euros, classé catégorie A dans le jeu. Un coup de bol, vu les mains de ses camarades : Noah, par exemple, se met dans la peau de Mohamed, un jeune homme d’origine maghrébine aux maigres revenus. Avec un salaire de 100 euros et un petit pécule de 600 euros, il lui est interdit d’acheter les propriétés les plus chères du plateau – les cases vertes et bleu foncé –, réservées aux plus aisés. Face aux mines défaites, Juliette Le Clézio, chargée d’animation à l’Observatoire des inégalités, prévient : «Vous ne partez pas tous avec les mêmes cartes en main. C’est injuste, mais cela doit vous pousser à vous questionner.» Premier exemple, pourquoi Louise gagne-t-elle moins que Tom ? «Parce que c’est une femme», répond Matéo. «Et en plus elle est rousse !» s’esclaffe son voisin.
Depuis un an, les propos racistes, sexistes ou homophobes ont explosé au collège Jean-Mounès de Pornic (Loire-Atlantique). Plusieurs signalements pour des saluts nazis dans les vestiaires ou des croix gammées dessinées sur les trousses ont entraîné des sanctions allant de journées d’excl