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Chimie, automobile, métallurgie... ces secteurs de l’industrie française menacés par des plans sociaux

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Le bilan social «va se compter en milliers d’emplois», selon le ministre.
Le bilan social «va se compter en milliers d’emplois», selon le ministre. Stephane Mahe / REUTERS

DÉCRYPTAGE - Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a dit anticiper «des annonces de fermetures de sites, (...) dans les semaines et les mois qui viennent», citant les difficultés de certains secteurs menacés par des pertes d’emplois.

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La réindustrialisation française aurait-elle du plomb dans l’aile? Le dossier est pourtant sur le haut de la pile des priorités d’Emmanuel Macron depuis le début de son mandat. Preuve en est le baromètre publié par Bercy en mars 2024 pour recenser le nombre d’usines sur le territoire. L’ancien ministre de l’Industrie, Roland Lescure, se félicitait alors d’un nombre en augmentation de 14% entre 2022 et 2023. Huit mois plus tard, son successeur est moins optimiste. «Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent», a déclaré Marc Ferracci au micro de France Inter samedi 9 novembre. Le bilan social «va se compter en milliers d’emplois», selon le ministre qui a anticipé des difficultés dans «les secteurs de l’automobile, de la chimie ou de la métallurgie.»

L’automobile européen patine face à l’Asie

Dernier exemple en date, Michelin a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet et Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés. «Les salariés sont bouleversés, en colère, on peut le comprendre car la manière dont a été faite l'annonce (...) n'était pas une manière digne, a estimé Marc Ferracci. Les salariés ont été prévenus très tard, la direction de Michelin ne s'est pas déplacée pour leur faire l'annonce en direct, les yeux dans les yeux (...) c'est regrettable.»

Les équipementiers automobiles européens ont tiré la sonnette d'alarme cette semaine face au nombre inédit de suppressions d'emplois dans le secteur. 32.000 suppressions de postes en Europe ont été annoncées au premier semestre 2024, soit plus que pendant la pandémie de Covid, dans ce secteur qui emploie 1,7 million de salariés en Europe. L'industrie automobile, en perte de compétitivité par rapport à l'Asie et aux États-Unis, est touchée à la fois par le recul des ventes sur le continent, la concurrence chinoise à bas prix et la lenteur de l'électrification.

Des coupes dans l’aéronautique et la chimie

Dans l'aéronautique, la branche défense et espace d'Airbus, qui fabrique notamment des satellites et compte 35.000 salariés, devrait supprimer 2.500 postes en 2026. Marc Ferracci a indiqué qu'il veillerait à ce qu'il n'y ait pas de licenciements, les salariés ayant vocation à être reclassés dans d'autres entités d'Airbus.

La chimie française, particulièrement sensible aux coûts de l'énergie et de l'électricité, a quant à elle fait savoir mi-octobre qu’elle craignait de perdre «15.000 emplois» en trois ans sur 200.000, soit 8%. Déjà un millier de suppressions d'emplois ont eu lieu ces derniers mois chez Solvay, Syensqo, Weylchem Lamotte, auxquelles s'ajoutent les 670 prévues par le groupe pétrochimique ExxonMobil à Port-Jérome en Normandie. En région Auvergne-Rhône-Alpes, la faillite de Vencorex, sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix (Isère), met «près de 5.000 emplois en jeu» dans d'autres secteurs industriels que le groupe alimente, estime la CGT. Là aussi, le décrochage est perceptible dans toute l'Europe. La chimie allemande, première du monde, paye les conséquences de la perte du gaz russe bon marché. Unilever, Evonik, BASF ont également annoncé des réductions d'effectifs.

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84 commentaires
  • Anne Onime

    le

    Tant que le problème du coût de l’énergie ne sera pas réglé, l’industrie ne pourra être compétitive. On met la charrue avant les bœufs. Il est temps de revoir ces politiques de décarbonations et développer de nouvelles centrales nucléaires dont nous commençons à perdre le savoir-faire depuis trop longtemps.

  • anonyme

    le

    La France des taxes et des impôts n’est plus ni attractive ni compétitive

  • Content ou pas content

    le

    Il faut envoyer d’urgence un ou deux millions de fonctionnaires dans les usines pour que, enfin, ils produisent quelque chose d’utile.

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