Parcoursup : usine à stress ou outil de sélection pragmatique ? Le débat entre Annabelle Allouch et Pierre Mathiot

Propos recueillis par Gurvan Le Guellec

Publié le , mis à jour le

 Annabelle Allouch et Pierre Mathiot.

Annabelle Allouch et Pierre Mathiot. ARTHUR GAU POUR « LE NOUVEL OBS »

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Entretien  Pourquoi la plateforme d’accès au supérieur génère-t-elle autant d’anxiété chez les familles ? Quelle part d’idéologie véhicule-t-elle ? « Le Nouvel Obs » a fait débattre deux de ses meilleurs connaisseurs.

Pour aller plus loin

Annabelle Allouch et Pierre Mathiot sont au moins d’accord sur un point : Parcoursup, en opérant un classement généralisé des élèves de terminale, contribue au stress latent des jeunes Français… et de leurs familles. Entre la sociologue engagée, coauteure de « Contester Parcoursup » (Presses de Sciences-Po, 2024), et le politologue « réformiste », qui a beaucoup travaillé sur l’articulation entre le secondaire et le supérieur (et inspiré la réforme du lycée de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale de mai 2017 à mai 2022), les points de convergence toutefois s’arrêtent là. La première voit dans Parcoursup une mécanique d’acculturation de la jeunesse aux logiques concurrentielles du libéralisme. Le second, l’opportunité d’apporter plus de transparence et donc d’équité dans un système éducatif qui en est passablement dénué. Entretien croisé, alors que la plateforme est ouverte aux inscriptions ce mercredi 15 janvier, au lendemain d’un discours de politique générale où François Bayrou a déclaré que Parcoursup était « une question », évoquant l’hypothèse   d’« ouvrir les portes » et d’« inventer la période de l’année d’articulation entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur ».

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Parcoursup est devenue une passion française, objet d’inlassables polémiques. Comment l’expliquez-vous ?

Annabelle Allouch C’est lié, je pense, à l’organisation de notre système éducatif. L’orientation dans les filières dites d’excellence se fait de manière très précoce à la sortie du bac et, chez beaucoup de gens, prévaut l’idée qu’il n’y aura pas de deuxième chance. Cela crée une très forte pression, notamment au sein des familles aisées, chez …

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