On peut prendre des douches froides, boire Red Bull et cafés, écouter de la musique techno « qui t’explose les oreilles », ou partir pour un footing en pleine nuit. Tous les moyens sont bons pour rester éveillé lors des fameuses « nuits blanches » décrites par les élèves de Penninghen, école d’art privée parisienne. A l’image des « charrettes » en architecture, la nuit blanche est un passage obligé pour terminer ses innombrables projets artistiques au cours d’une scolarité. L’école de direction artistique, d’architecture d’intérieur et de communication ne cache d’ailleurs pas l’exigence de sa formation.
Etre étudiant à Penninghen, c’est d’abord être efficace. Derrière chacune du millier d’œuvres d’élèves exposées, pour les journées portes ouvertes, dans leur bâtiment du 6ᵉ arrondissement de Paris, en ce jour de février, il faut voir l’application d’une consigne en un temps restreint. Les croquis de nus aux traits précis, les maquettes colorées, sont autant d’« exercices de management », si l’on en croit Gilles Poplin, directeur de l’école depuis 2016, lui-même ancien élève. « Ce qui compte, dans nos métiers, c’est la capacité à délivrer : ce n’est pas l’être ni l’avoir, c’est le faire. »
Derrière ses lunettes fumées, foulard autour du cou, le designer dirige la visite de ces locaux qu’il connaît bien. La première salle présente les travaux d’« année préparatoire ». Accessible à n’importe quel élève titulaire d’un baccalauréat, sans exigence de dossier ni d’expérience artistique, elle soumet les élèves à une stricte exigence de rendement et de qualité – vingt-sept heures de cours par semaine, et au moins l’équivalent en travail personnel. « Faire Penninghen, c’est avant tout faire la première année », rappelle son directeur.

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