Résumé : |
En 2008, le Conseil de l’Europe sous présidence française adoptait une résolution visant à mieux inclure l’orientation tout au long de la vie dans les stratégies d’éducation et de formation
1 . L’orientation s’inscrivait ainsi à l’agenda politique. En témoignent les lois sur la formation de 2009, de 2014 et du 5 septembre 2018, qui ont défini les contours du Service public de l’orientation (SPO), régionalisé en 2014 (SPRO). L’objectif est de « garantir à tous un accès à une information gratuite, complète et objective sur les métiers, les formations, les certifications, les débouchés et les niveaux de rémunération »
2 . Cette mission répond aux attentes des jeunes. À leurs yeux, selon une étude récente du Crédoc 3, « connaître les débouchés des filières et des formations », « connaître les métiers » et « connaître les filières et les formations existantes » sont les éléments clés pour prendre une décision sur leur orientation — juste après « comprendre ses propres envies ».
Certes, l’information statistique sur les débouchés professionnels offerts par les différentes filières d’études n’éclaire qu’une partie de l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. Elle représente cependant pour les jeunes et leurs parents une aide à la décision importante, et pour les professionnels du secteur un appui au conseil. Cette information foisonnante est-elle fiable ? Les sources publiques sont-elles suffisamment précises, régulières et accessibles pour répondre aux attentes des jeunes et de leur famille ? Pour les pouvoirs publics, il y a là deux enjeux majeurs. Il s’agit d’abord de garantir la qualité de l’offre en matière d’orientation. Mais il s’agit aussi de préserver l’équité d’accès à l’information, dans un contexte où se multiplient les acteurs privés — médias, coachs privés, établissements privés — qui exploitent les angoisses suscitées par ces questions d’orientation chez les familles mais également chez les jeunes
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