Résumé : |
Afin de comparer leffet de plusieurs dispositifs publics destinés à faciliter linsertion professionnelle des jeunes non diplômés, les préférences des recruteurs à légard de différents profils de jeunes ont été testées pour deux métiers de janvier à juillet 2018 (1). La méthode utilisée a consisté à répondre à des offres demploi, en proposant des candidatures fictives de jeunes non-décrocheurs et de jeunes décrocheurs ayant acquis une expérience professionnelle et/ou un diplôme ou un titre professionnel via un dispositif dinsertion.
Lorsque les élèves abandonnent leurs études avant davoir obtenu un diplôme, leur candidature perd en attractivité pour les recruteurs, surtout sils restent inactifs après le décrochage : les recruteurs les rappellent dans 10 % des cas, contre 28 % des cas pour les jeunes diplômés en formation initiale. Ce signal négatif semble néanmoins pouvoir être allégé grâce aux politiques actives du marché du travail : les taux de rappel remontent à respectivement 21 % et 22 % lorsque les jeunes décrocheurs ont bénéficié dun contrat aidé leur permettant dacquérir une année dexpérience dans le métier, ou dune formation conduisant à un titre professionnel ou un diplôme. Les jeunes décrocheurs rattrapent quasiment leurs homologues
non-décrocheurs (26 % de taux de rappel) lorsquils obtiennent un titre ou un diplôme en parallèle dune année dexpérience dans le métier, comme le permettent certains dispositifs tels que les Emplois davenir et désormais les Parcours emploi compétences.
Si la hiérarchie des profils retenus par les recruteurs est toujours la même, lampleur des différences de taux de rappel varie selon les circonstances. Les entreprises de plus de 10 salariés tendent à moins rappeler les candidats sans diplôme et accordent moins dimportance à lexpérience professionnelle que les autres. Plus grande est la distance au lieu de travail, et plus les profils de décrocheurs sont rappelés. Parallèlement, plus le taux de chômage de la zone demploi est élevé, moins le signal négatif associé au décrochage scolaire est important, quel que soit le profil de décrocheur.
Une seconde vague de tests réalisés à laide de candidatures spontanées doctobre à décembre 2018 confirme la robustesse des résultats obtenus. |