Résumé : |
Suite à la fermeture des établissements scolaires et des universités de France en vue d'endiguer l'épidémie de Covid-19, la circulaire du 13 mars 2020 vise à organiser et mettre en œuvre, dans l'urgence, une « continuité pédagogique », tant du point de vue de la continuité des apprentissages pour l'ensemble des disciplines scolaires que du maintien de contacts humains entre les élèves et leurs professeurs. Ce sont donc 12,3 millions d'élèves de l'enseignement primaire et secondaire et 1,7 million d'étudiants du supérieur à qui il est demandé d'étudier à la maison.
Mais qu'en est-il réellement de la double injonction adressée, l'une aux enseignants pour créer les conditions et la mise en œuvre de la continuité des apprentissages, l'autre aux parents pour collaborer afin d'éviter la rupture pédagogique ? Que sait-on exactement de « comment » les enseignants et leurs élèves s'y sont pris pour s'efforcer de faire face, « malgré tout », à cette situation inédite et aux contradictions qui l'accompagnent depuis le début des premières prescriptions ? Quel est le rôle des familles quand l'école se déplace et s'invite à la maison et que les espaces-temps ne sont plus séparés mais confondus, voire clos sur eux-mêmes ? Enfin, comment ces expériences vécues de part et d'autre peuvent-elles avoir un avenir efficace au service de la coéducation dans un contexte de reprise encore très flou, changeant, polémique et qui, dans tous les cas, nécessitera de repenser un rapport moins ambigu entre l'école et les parents ? |